Thomas Vionnet est le seul professionnel d’Hardines, un site constitué de jardins maraîchers qui s’étendent sur 32 hectares, de part et d’autre de la Somme. Il parle de son activité, au milieu d’une météo capricieuse.
Les pluies incessantes de ces derniers mois avaient provoqué l’inondation du quartier Hardines de Ham. Où en sommes-nous aujourd’hui ?
L’eau baisse mais pas exceptionnellement. Elle diminue régulièrement et lentement, la situation est toujours compliquée dans les Hardines. Les fossés sont toujours chargés, la Somme est toujours ultra haute. Mais ce n’est pas seulement cette zone maraîchère qui est impactée par les intempéries, Tous les agriculteurs le sont. La terre est beaucoup trop humide. On a encore de belles averses donc rien ne sèche mais finalement, à mon avis, pour le mois d’avril, il n’y a rien d’exceptionnel, il faut se débrouiller !
Avez-vous quand même pu avancer dans vos plantations ?
Oui ! J’ai pu planter quelques pommes de terre, mes navets primeurs aussi, du fenouil, des blettes, des choux… On n’a pas le choix, il faut avancer dans les plantations pour ne pas compromettre la saison. Je ne vais pas attendre que le temps change et ne rien faire, assise sur mon canapé ! Alors on fait comme on peut, sans se plaindre, et en se disant que le maraîchage aux Hardines, c’est comme ça ! C’est une zone qui fait office d’éponge et là, l’éponge est trop imbibée d’eau.
Et que pensez-vous des prévisions de gelées de ces jours-ci ?
En tant que maraîcher, j’ai peu de récoltes en extérieur. Presque tout est dans une serre donc on va la fermer et mettre un rideau, ça devrait suffire à protéger. Ce qui serait ennuyeux, c’est qu’il gèle à l’intérieur des serres, intensément et pendant longtemps, et que les plantes se mettent en mode sécurité, pour celles que nous ne perdrions pas. Une salade que nous devrions avoir la semaine prochaine mettrait trois semaines à pousser et ce serait gênant. Mais on n’en est pas encore là, les prévisions annoncent des températures autour de 0°, ça devrait aller. En revanche, pour tous les autres opérateurs, les arboriculteurs, c’est un problème. Tous les arbres fruitiers sont déjà en fleurs, je croise les doigts pour eux car oui, ils doivent s’inquiéter.
