L’affaire ne manquera pas de susciter la polémique et de soulever une nouvelle fois les questions sur l’ultra-violence de certains mineurs, et sur la réponse pénale qui y est apportée. L’adolescent de 15 ans, soupçonné d’être l’auteur principal du meurtre d’un autre mineur de 15 ans, samedi en fin d’après-midi à Châteauroux (Indre), est connu des services de police. Selon nos informations, le jeune homme a été mis en examen la semaine dernière pour « vol aggravé avec violences » par un juge des enfants. Il a été libéré sous contrôle judiciaire, compte tenu de son âge et de l’absence de casier judiciaire. Il est impliqué dans une autre affaire en cours. Une information confirmée par Agnès Auboin, procureure de la République de Châteauroux.
Vers 17h45, samedi, comme le révèle La Nouvelle République, le Centre d’information et de commandement (CIC) de Châteauroux a été notifié de la prise en charge d’un adolescent de 15 ans, blessé par un coup de couteau sur la voie publique. Sur place, les secours ont tenté de secourir la victime, qui présentait plusieurs blessures à la poitrine, et l’ont transporté à l’hôpital dans un état potentiellement mortel.
Les témoins ont nommé l’agresseur qui a été arrêté peu après, vers 19h15, à proximité du lieu de la rixe. Agé de 15 ans et connu pour traitement de casier judiciaire (TAJ), il a été placé en garde à vue alors qu’au même moment le corps médical annonçait le décès de Mathis, la victime.
Ce drame intervient alors que plusieurs affaires ont défrayé la chronique ces dernières semaines, mettant en lumière la violence décomplexée qui gangrène une partie de la jeunesse. Le 4 avril, à Viry-Chatillon, début (Essonne), le jeune Shemseddine, 15 ans, a été mortellement battu après que deux frères ont appris qu’il discutait de « sexualité » avec leur petite sœur. A Montpellier (Hérault), c’est la collégienne Samara, 14 ans, qui a été lynchée publiquement par des mineurs après avoir subi un cyberharcèlement.
Pour lutter contre les petites violences, le Premier ministre Gabriel Attal a déclaré vouloir travailler à « une éventuelle atténuation » du prétexte minoritaire. Dans un entretien accordé à la Tribune du Dimanche, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti confirme qu’une concertation sur le sujet se met en place pour huit semaines. Le ministre de la Justice a lui-même annoncé qu’il allait « commencer la semaine prochaine par les différentes conférences des magistrats, des syndicats, puis des élus et des parlementaires » de sa circonscription.
