Guillaume Diop, premier danseur étoile noir à l’Opéra de Paris, ravi de montrer que « c’est possible »

photo Joël Saget AFP

Il espérait que sa nomination en tant que premier danseur étoile noir de l’Opéra de Paris résonnerait également comme un symbole pour des personnes d’horizons divers. Plus tard, « c’est au-delà de mes espérances », confie Guillaume Diop qui sera le parrain de la 17e édition de « à l’Opéra » (du 3 au 5 mai).

Il y a un peu plus d’un an, vous obteniez le titre suprême. Aujourd’hui, qu’est-ce que cela représente ?

« Être nommée star, c’est magique. C’est une belle opportunité mais c’est aussi une forme de responsabilité. Ce n’est pas facile de l’accepter, surtout quand on est jeune, quand on a l’exposition médiatique que j’avais à cette époque.

En un an, j’ai enchaîné les rôles (« L’Histoire de Manon », « Casse-Noisette », « La Fille mal gardée », entre autres, NDLR). J’ai beaucoup de projets super intéressants. J’ai l’impression d’avoir encore beaucoup progressé cette année et je me sens légitime. Même si je l’étais déjà au moment de ma nomination – parce que j’avais joué des rôles cinq étoiles, j’avais l’approbation de deux directeurs (de danse) et de grands danseurs étoiles. »

Pensez-vous, comme vous l’espériez, que votre parcours professionnel, puis votre nomination, auraient pu encourager des enfants issus de divers horizons à se lancer ?

« Sur ce point, cela a dépassé mes attentes. Je reçois presque tous les jours des messages d’enfants ou de parents d’enfants qui disent que ça leur fait du bien de voir quelqu’un. comme moi (à ce niveau, NDLR), que c’est possible des Noirs, 40 ans, qui disent qu’à leur époque, c’était compliqué, et sont profondément émus de voir que moi, aujourd’hui, j’ai pu y arriver .

Un des huissiers (à l’Opéra de Paris, NDLR) a dit à un ami : +On sait que quand c’est Guillaume qui danse, il y a beaucoup plus de diversité dans la salle+. Je trouve fou le fait que davantage de personnes de couleur disent qu’elles peuvent aller à l’opéra. C’est un cadeau pour moi. Pour l’institution aussi. »

En 2020, vous avez co-écrit une manifestation sur « la question raciale à l’Opéra » pour la « sortir du silence »…

« C’est à l’institution de prendre le relais, ce qu’elle fait très bien. Nous avons des échanges très intéressants avec Myriam Mazouzi (« représentante de la diversité » à l’Opéra, NDLR).

Quelques semaines après le manifeste, nous avons eu plusieurs réunions avec les équipes costumes et les équipes (dédiées) à la coiffure et au maquillage. Nous avons tous les bons produits » (comme des collants et des chaussons adaptés à la couleur de peau, NDLR). »

Avec « Tous à l’Opéra », ces institutions ouvrent leurs portes. Selon vous, qu’est-ce qu’il est important de faire connaître ?

« Il faut avoir conscience qu’un spectacle est un tout. C’est possible grâce aux techniciens, aux machinistes, aux personnes qui travaillent sur les costumes, aux maquilleurs, aux coiffeurs, aux musiciens. C’est très bien que ces jours existent, pour rendre l’opéra plus accessible. Moi, à 9-10 ans, je me souviens avoir été extrêmement impressionné par le grand escalier (du Palais Garnier), le velours rouge, les dorures, la grande cheminée et ses hauts plafonds. »

Vous vous préparez à incarner Albrecht, dans « Giselle », le rôle pour lequel vous avez été nommé star, en tournée à Séoul…

« C’est un rôle qui me tient à cœur et qui m’intimide un peu par rapport au symbole qu’il représente pour ma carrière. Je suis un peu plus nerveux que d’habitude car c’est la première fois que je le fais à Paris. Mais je suis excité aussi, il y a de l’envie. »

Vous avez subi une blessure, une fracture de fatigue au tibia. Comment vas-tu ?

« Au moment de mon rendez-vous, j’avais très mal. Je me suis dit : je viens d’avoir 23 ans, comment puis-je tenir 20 ans ? Maintenant, j’ai un kiné que je vois deux fois par semaine, je n’ai presque plus de douleur. »

Karine Perret © Agence -Presse

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV “Herr der Ringe” – et “Titanic” – Le comédien Bernard Hill est tout entier – .
NEXT Hélène Ségara lève le voile sur sa terrible maladie