Près d’un mois après sa nomination à Matignon, Michel Barnier est attendu devant les députés mardi. Il doit remettre sa déclaration de politique générale.
L’exercice est loin d’être facile. En ces temps pour le moins troublés sur le plan politique, celui qui a été nommé Premier ministre deux mois après les élections législatives qui ont secoué le pays au début de l’été est attendu ce mardi 1er octobre 2024 à l’Assemblée nationale. Désigné pour succéder à Gabriel Attal à Matignon le 5 septembre, l’ancien négociateur du Brexit le sait, la gauche le déteste et l’accuse de leur avoir volé Matignon, le camp présidentiel n’est pas très content de son arrivée au pouvoir et l’extrême droite le surveille de très (très) près. Une situation pour le moins périlleuse. Son gouvernement en témoigne. Sous la Ve République, jamais un Premier ministre n’avait mis autant de temps à dévoiler sa composition.
La situation politique est donc grave. La situation économique est tout aussi mauvaise. Michel Barnier devra donc peser ses mots mardi lorsqu’il prononcera son très attendu discours de politique générale devant une Assemblée par ailleurs sans majorité. Sans surprise, son entourage a déjà fait savoir que Michel Barnier ne solliciterait pas de vote de confiance à l’issue de son discours devant les députés, a révélé Europe 1 ce lundi. Cette option, qui n’a rien d’obligatoire, s’annonçait pour le moins audacieuse pour un Premier ministre qui ne pouvait en aucun cas compter sur une majorité absolue. Et même dangereux puisqu’en cas de désapprobation de son programme, le gouvernement aurait été contraint de… démissionner.
Parce que c’est de cela qu’il s’agira ce mardi. Le Premier ministre développera tout d’abord dans son discours les grandes lignes de son programme. Alors que des manifestations sont organisées toute la journée pour réclamer l’abrogation de la réforme des retraites ou encore une augmentation des salaires, Michel Barnier s’avancera sur les coups de 15 heures dans l’hémicycle du Palais Bourbon pour présenter sa feuille de route pour les mois à venir. Les objectifs du nouveau gouvernement, mais aussi les réformes qu’il souhaite mener seront dévoilés. Alors que le Premier ministre devra aussi asseoir son autorité et tenter d’imposer un calendrier, ces derniers jours, le camp Macron a particulièrement insisté sur son manque de soutien en cas de hausse des impôts, alors que l’extrême droite attend avec impatience ses objectifs. . en termes d’immigration et de sécurité. Des clans qu’il faudra donc convaincre, car en ce qui concerne le Nouveau Front populaire, l’affaire est déjà réglée : une motion de censure sera déposée dans les prochains jours !
