“On traite les symptômes plus que les causes”, estime un opérateur de l’Oise après les annonces “complémentaires” du gouvernement

“On traite les symptômes plus que les causes”, estime un opérateur de l’Oise après les annonces “complémentaires” du gouvernement
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A Daméraucourt, dans l’Oise, Romain Crignon cultive des céréales et élève des moutons. Lui qui avait participé aux blocages du début de l’année a pris acte des 14 nouvelles annonces faites samedi 27 avril par le Premier ministre, Gabriel Attal, et le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.

Parmi ces « mesures complémentaires » figurent la date du nouveau plan Ecophyto, présenté en mai, de nouvelles aides de trésorerie pour les exploitations agricoles, et un plan d’aide aux départements touchés par des catastrophes climatiques.

Romain Crignon reconnaît « qu’on a quand même eu des progrès », mais pas vraiment une révolution. “On a traité les symptômes plus que les causes”se lamente l’agriculteur. « Les problèmes que nous avons eu avec les accords de libre-échange, nous les avons toujours, et nous continuons à signer à nouveau des accords et nous continuons à importer des aliments « de qualité inférieure ». Nous pouvons toujours trouver de nouvelles contre-mesures pour contrebalancer les mauvais accords, mais le problème est que nous traitons les conséquences et non la cause.»

Romain est adhérent à la FNSEA, un syndicat qui estime qu’un « nouvelle étape » s’ouvre maintenant. Il préfère rester prudent. « Je comprends l’idée selon laquelle nous entrons dans une nouvelle phase, car ce sont des phases de négociations. C’est bien, c’est un travail qui est fait, mais il y a la dimension politique, et il y a l’administration qu’il faut changer… et c’est plus compliqué »il nuance.

Il prend un exemple personnel, à partir d’un chèque qu’il a eu au printemps de l’organisme qui s’occupe des versements de la PAC. “J’ai le contrôle sur mes moutons, c’est normal, c’est la traçabilité, c’est normal de savoir que mes animaux repartent avec un document de circulation, que tout est bien scellé, reconnaît Romain. Mais cette année, nous avons une nouvelle version où nous vérifions également la facture, c’est-à-dire que nous ajoutons une couche supplémentaire au contrôle.

L’agriculteur de l’Oise déplore une surcharge de travail pour lui, et pour le contrôleur “qui est aussi désolé que nous”, et dénonce « Des situations un peu kafkaïennes : on contrôle le contrôle. Le contrôleur est sûrement contrôlé lui-même. Et comme pour prouver que la colère n’est pas totalement apaisée, les panneaux d’entrée et de sortie de la commune de Daméraucourt sont toujours à l’envers.

 
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