Que nous apprennent les prix des matières premières sur l’économie mondiale ? – Magazine Réalités – .

0

Les matières premières constituent l’une des pierres angulaires de l’économie mondiale. Ils sont essentiels pour approvisionner les projets de construction, les véhicules et les ménages en ressources et en nourriture. Il n’est donc pas surprenant que les fluctuations des prix des matières premières reflètent la dynamique actuelle des industries clés et fournissent des informations essentielles sur la santé globale de l’économie mondiale. Cela inclut des informations pertinentes sur les tendances de la confiance et de l’inflation, qui provoquent ou confirment souvent des points de retournement cycliques.
C’est pourquoi la récente flambée des prix de certaines matières premières, comme le cacao, le sucre et le bétail vivant, a attiré l’attention des économistes et des investisseurs. Ces hausses de prix sont-elles un signal d’alarme ? Ces matières premières augurent-elles d’une réaccélération de l’activité économique et de l’inflation dans les mois à venir ?
Matières premières proches ou à des sommets historiques

Selon nous, il n’y a aucune raison de surinterpréter les mouvements de certaines matières premières. Ils reflètent souvent des facteurs idiosyncratiques associés à ces marchés particuliers, notamment les conditions météorologiques ou les perturbations chez les principaux producteurs, plutôt que des mouvements macroéconomiques majeurs. Au contraire, les prix globaux des matières premières semblent conforter la vision macroéconomique favorable d’un « atterrissage en douceur » accompagné d’une nouvelle modération de l’inflation. Trois facteurs soutiennent cette position.
Premièrement, les prix des matières premières au sens large sont encore nettement inférieurs à leur récent sommet de mai 2022, ce qui semble remettre en question l’idée d’une réaccélération de l’économie mondiale ou d’une reprise de l’inflation. Cela se traduit également par une correction plus prononcée des matières premières hautement cycliques, telles que l’énergie, les métaux de base et les matériaux liés à la construction. Dans le secteur de l’énergie, les prix du pétrole brut Brent, bien que toujours supérieurs aux niveaux d’avant la pandémie, sont en baisse de 27,7 % par rapport à leur récent sommet. En ce qui concerne les métaux de base et les matériaux de construction, les prix du cuivre et du bois, qui sont d’importants indicateurs d’activité en Chine et aux États-Unis, ont également chuté de manière significative par rapport à leurs récents sommets. Cette évolution des prix suggère que les perspectives de croissance mondiale restent dominées par des vents contraires et qu’il est peu probable que les pressions inflationnistes s’intensifient à nouveau.
Briser la dynamique des matières premières à partir des prix élevés.


D’un autre côté, les métaux précieux reflètent également la faiblesse de l’économie mondiale. Les prix de l’or ont atteint des sommets historiques, augmentant de 25 % depuis juin 2022 pour atteindre près de 2 300 $ l’once troy. Toutefois, les prix de l’argent, qui constitue un intrant clé pour la nouvelle économie (technologies propres et énergie), sont nettement inférieurs à leurs récents sommets. Une hausse du ratio or-argent dans un contexte de forte performance de l’or est le signe que les pressions déflationnistes s’accentuent sans pression de la demande globale ou de l’activité économique.
Enfin, la combinaison de prix élevés de l’or et de rendements stables ou inférieurs du Trésor américain à 10 ans au cours des derniers trimestres suggère que les investisseurs sont désormais plus enclins à croire que l’incertitude s’est accrue et que les perspectives de croissance mondiale sont limitées. Même si l’or semble s’être dissocié des tendances inflationnistes depuis la pandémie, il reste une valeur refuge traditionnelle à conserver en période d’incertitude et d’évolutions macroéconomiques négatives. La demande accrue de valeurs refuges dans les classes d’actifs macroéconomiques tend à être corrélée à des périodes de ralentissement de la croissance et de l’inflation.
Dans l’ensemble, les mouvements idiosyncratiques de certaines matières premières ne reflètent pas le message macroéconomique global du segment en tant que classe d’actifs. Les composantes du complexe des matières premières les plus sensibles sur le plan macroéconomique envoient un signal de ralentissement de la croissance et de modération de l’inflation, ce qui est cohérent avec l’idée dominante d’un « atterrissage en douceur ».

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Médaille d’or pour le travail de Patricia Dumon
NEXT l’essence et le diesel plus chers aujourd’hui