La famille de Nino et Dimitri souhaite continuer à vivre en Aveyron

La famille de Nino et Dimitri souhaite continuer à vivre en Aveyron
La famille de Nino et Dimitri souhaite continuer à vivre en Aveyron

Malgré une forte mobilisation de soutien, les migrants géorgiens, installés dans le village de Truel, sont actuellement menacés d’une décision préfectorale leur imposant de quitter le territoire (OQTF).

C’est une famille de marque. Une famille qui a tout perdu dans son pays d’origine, la Géorgie, un pays aux antipodes de la Russie de Poutine. Un pays que la famille a dû quitter en urgence après « Des voisins pro-russes ont incendié leur maison à cause d’histoires sur le terrain. » Nino Gabunia, Dimitri Jaboua et leurs enfants Tamuna et Alexandre ont payé cher la situation politique dans ce pays où règne le chaos, où “La mafia influence une police corrompue.”

Nino continue et raconte le jour où tout a basculé. « Après l’incendie de notre maison qui a été le déclencheur, nous nous sommes réfugiés à l’hôtel. Nous y avons réfléchi et avons décidé de partir. Nous avons vendu nos animaux à bas prix puis nous avons pris un avion pour Toulouse via Barcelone. La famille de Nino a payé et paie encore un lourd tribut à la situation politique du pays. « Son frère a dû s’exiler en Ukraine puis en France où il a obtenu un titre de séjour. Leur mère a dû fuir son village en 1992 lors de la sécession des Abkhazes soutenus par les Russes. Sous Staline, le père et le grand-père de l’arrière-grand-père Nino furent envoyés en Sibérie, d’où ils ne revinrent jamais.»

La France « qui a les mêmes valeurs, la même religion… »

Elle explique : « C’est la situation politique en Géorgie qui nous a obligés à quitter notre pays. Nous n’avons pas eu de problème d’argent. Nino avait un emploi de professeur de langues et Dimitri était agriculteur produisant des agrumes avec quelques animaux. Ils ont choisi la France « qui a les mêmes valeurs, la même religion, la même culture et le même mode de vie. »

Arrivés sur le territoire national en août 2018, ils ont d’abord séjourné en Ariège où ils ont formulé une première demande d’asile politique qui a été rejetée. Ils ont ensuite été pris en charge par la CADA (Commission d’Accès aux Documents Administratifs) de St-Affrique. En août 2019, sur proposition de l’ancien maire Daniel Auriol, ils ont été accueillis à Truel dans un logement communal. Après plusieurs petits boulots, le couple a enfin pu trouver un emploi durable, lui comme cuisinier au restaurant du village et elle en CDI à l’EPHAD de Broquiès après avoir suivi une formation diplômante.

« Ce sont des gens qui veulent travailler et qui participent à la vie du village »

La famille est parfaitement intégrée et participe à la vie communautaire de la commune. Elle «Je veux juste un permis de séjour pour pouvoir continuer à vivre ici tout en travaillant.» Jean-Pierre Alibert, le maire de la commune le confirme. « Ce sont des gens qui ne font pas de bruit, qui veulent travailler et s’impliquent dans la vie du village… Je ne comprends pas. Nous voulons une réponse du préfet. Cela dure depuis un moment. Première conséquence, le restaurant devrait fermer très prochainement faute de cuisinier.

Depuis la prise de la mesure OQTF (obligation de quitter le territoire), leur recours rejeté et sous menace d’expulsion, les parents sont assignés à résidence à leur domicile avec obligation de se présenter deux fois par semaine à la police. Gendarmerie de Saint-Affrique. Une situation qui plonge la famille dans l’angoisse malgré les nombreux soutiens des politiques, de la population et l’aide d’un nouvel avocat.

 
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