Stellantis a réduit sa prévision annuelle, annonçant par la même occasion qu’elle consommerait plus de cash que prévu.
Ses arguments pour justifier sa dégradation financière : une détérioration des tendances de l’industrie, des coûts plus élevés pour réorganiser ses activités aux Etats-Unis et la concurrence chinoise dans le secteur des véhicules électriques.
Le groupe automobile issu de la fusion entre PSA et FCA a annoncé qu’il abandonnait sa prévision de cash-flow libre positif, s’attendant désormais à brûler entre 5 et 10 milliards d’euros (soit 5,58 à 11,17 milliards de dollars) de liquidités cette année, après avoir révisé à la baisse ses prévisions. prévisions de marge opérationnelle.
Ajustement à la baisse de la marge opérationnelle
Stellantis a également déclaré s’attendre à une marge bénéficiaire d’exploitation ajustée de 5,5% à 7,0% cette année, principalement en raison de sa décision d’accélérer la normalisation des niveaux de stocks aux États-Unis.
Cette révision marque un changement significatif par rapport à la précédente prévision de marge bénéficiaire « à deux chiffres » du constructeur automobile.
Cela reflète les efforts continus de l’entreprise pour s’adapter aux forces du marché et maintenir sa santé financière face aux vents contraires du secteur. En agissant sur l’emploi…
En août dernier, le constructeur automobile a annoncé qu’il licenciait jusqu’à 2 450 employés sur son site d’assemblage près de Détroit, mettant ainsi fin à la production de son camion Ram 1500 Classic.
Normalisation du niveau des stocks
Le propriétaire des marques Chrysler, Dodge, Jeep, Fiat, Citroën et Peugeot a avancé son objectif de ne pas dépasser 330 000 unités de stock chez les concessionnaires à la fin de 2024. Pour y parvenir, il réduira de plus de 200 000 unités par rapport à l’année précédente, soit le double des prévisions précédentes.
*L’entreprise offrira également des incitatifs plus élevés sur les modèles de véhicules 2024 et plus anciens, tout en investissant pour améliorer la productivité.
Pour rappel, les actionnaires de Stellantis aux États-Unis ont poursuivi le fabricant cette année, affirmant que la société les avait induits en erreur en cachant l’augmentation des stocks et d’autres faiblesses avant de publier des résultats décevants provoquant la chute de ses actions. .
L’annonce de lundi a fait plonger le titre de plus de 14% à la Bourse de Paris.
L’industrie automobile en pleine tourmente
En mettant en garde contre des bénéfices inférieurs aux attentes, Stellantis rejoint ses rivaux BMW, Mercedes et Volkswagen qui ont récemment abaissé leurs prévisions annuelles pour la deuxième fois en trois mois.
Notre avis, par leblogauto.com
Certes, le contexte international n’arrange rien… mais rappelons que si les ventes de Stellantis ont fortement chuté au deuxième trimestre aux Etats-Unis, en baisse de 21% par rapport à l’an dernier, toutes ses principales marques se sont vendues sur le territoire – Jeep, Ram, Chrysler et Dodge – subissant de fortes baisses, le manque d’attractivité des modèles avait été exprimé lors des réunions du Conseil national des concessionnaires Stellantis et dans une lettre des concessionnaires précédemment adressée au PDG Carlos Tavares.
Ces chiffres décevants interviennent alors que les concessionnaires Stellantis aux Etats-Unis ont exprimé en mai dernier leur frustration face aux véhicules à prix élevés proposés par le constructeur et qui, selon eux, ne répondent pas aux attentes des consommateurs.
Ils ont déclaré qu’ils en avaient assez des véhicules coûteux qui restent sur leur propriété beaucoup plus longtemps que la moyenne de l’industrie, ajoutant que leur rentabilité en prenait un coup.
Fin juillet, le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, a déclaré que le groupe prendrait des mesures pour remédier aux faibles marges et aux stocks élevés de ses opérations américaines et n’hésiterait pas à supprimer les marques sous-performantes de son portefeuille. portefeuille étendu.
Sources : Reuters, AFP
