Temps de lecture : 2 minutes – Repéré sur 404 Media
Nous savions qu’il fallait être discret pour être un tueur à gages. On apprend que communiquer sur le réseau Telegram et savoir gérer un portefeuille de cryptomonnaies est également devenu un prérequis.
Le site d’investigation américain 404 Media revient sur une sordide affaire de tentative de meurtre commandité, survenue en 2023 à New York et qui nous en dit plus sur l’utilisation abusive des nouvelles technologies à des fins peu recommandables.
Il est 4h30 du matin, le 12 avril 2023. Un homme – que nous appellerons Bernard* – sort d’une allée du Queens (un des arrondissements de New York). Un individu s’approche de son véhicule et tire à trois reprises. Bernard s’en sort indemne, mais il est victime d’une nouvelle agression quelques semaines plus tard, toujours alors qu’il est au volant.
Le soir du 6 mai 2023, vers 23 heures, une voiture s’est garée devant lui et l’a bloqué. Un homme s’approche du véhicule de Bernard et tire à quatre reprises. Une fois de plus, il s’en sort sans une égratignure. Il n’aura pas cette chance lors de la troisième tentative d’assassinat, le 23 mai 2023, lorsqu’il sera abattu sur l’autoroute, depuis un véhicule circulant à côté de lui. Touché, il a néanmoins réussi à s’enfuir et à être pris en charge par les secours.
Vous avez un nouveau message
D’où viennent ces tentatives d’homicide ? Pas de réunions louches dans un repaire de gangsters, explique 404 Media à partir du dossier judiciaire de l’affaire rendu public, mais des discussions Telegram… et Instagram.
« 65K pour quiconque met Bernard* en fauteuil roulant », lance un message posté sur Instagram. Un autre message, cette fois de Telegram, précise qu’il y a « 150K sur la tête de Bernard* ». Les réseaux sociaux sont utilisés pour gérer l’ensemble de l’opération, de la commande à la planification en passant par le financement.
Dans cette affaire, un homme nommé Mehdi « Mikey » Ahmed a été accusé de complot en vue de commettre un meurtre et également de tentative d’extorsion. Il a fui les États-Unis et s’est réfugié à Dubaï (Émirats arabes unis), selon le dossier judiciaire.
La plainte précise que Mehdi Ahmed n’est pas le seul accusé. « D’autres, connus et inconnus, se sont volontairement associés » pour commettre les crimes allégués. Une personne identifiée comme « CC-1 », administrateur d’une chaîne Telegram, en serait le sponsor principal. C’est là qu’il aurait échangé avec Mehdi Ahmed, qui avait “il faut gagner de l’argent rapidement”.
Pour quoi? De l’argent évidemment : la victime lui aurait escroqué plusieurs centaines de milliers de dollars. C’est pourquoi, entre deux tentatives d’assassinat ratées, Bernard a reçu des menaces par message sur Instagram, exigeant un transfert en crypto, sans quoi les maîtres chanteurs s’en prendraient à ses parents. Aaah, de nouveaux usages…
