Douze de ces avions ont « franchi la ligne médiane » du détroit, selon les autorités taïwanaises.
Le ministère taïwanais de la Défense a déclaré ce samedi 27 avril avoir détecté 22 avions chinois autour de l’île en moins de trois heures.
“Nous avons détecté des activités de 22 avions de l’APL (armée chinoise, ndlr) (…) depuis 9h30 (01h30 GMT)”, a indiqué le ministère dans un communiqué publié samedi à 12h10.
“Douze avions ont franchi la ligne médiane et sont entrés dans la zone d’identification de défense aérienne du nord et du centre de Taiwan”, ajoute-t-il, précisant que les avions de combat et les drones ont rejoint les navires de la marine chinoise dans le cadre d’une “patrouille de combat conjointe”.
Ces sorties interviennent moins d’un mois avant l’investiture, le 20 mai, du nouveau président taïwanais Lai Ching-te, que la Chine considère comme un dangereux séparatiste.
« Guerre et déclin » à Taiwan
La ligne médiane coupe le détroit de Taiwan, une étroite voie maritime de 180 kilomètres séparant l’île de la Chine continentale. Pékin, qui ne reconnaît pas cette ligne, revendique Taiwan comme faisant partie de son territoire et n’a jamais renoncé au recours à la force pour placer l’île sous son contrôle.
Sous l’administration de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, les tensions entre Pékin et Taipei se sont accrues, alors qu’elle et son gouvernement rejettent toute revendication chinoise sur l’île.
Son adjoint, le vice-président Lai, a remporté les élections présidentielles de janvier malgré les avertissements de Pékin selon lesquels il provoquerait « la guerre et le déclin » de Taiwan.
La démonstration de puissance militaire de samedi intervient alors que les États-Unis et les Philippines mènent des exercices militaires conjoints, notamment à proximité de points chauds potentiels en mer de Chine méridionale et sur l’île de Taiwan. Les exercices conjoints comprennent une simulation de reconquête des îles occupées par l’ennemi dans les zones faisant face à Taiwan.
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, malgré une décision internationale selon laquelle cette revendication n’a aucun fondement juridique.
Les récents affrontements entre navires chinois et philippins ont ravivé les craintes d’un conflit plus large. Le ministère chinois des Affaires étrangères a accusé les États-Unis d’« alimenter la confrontation militaire ».
