La reconstruction aura lieu à l’endroit précis où est décédée Nahel, le 27 juin 2023 à Nanterre, à l’angle du passage Arago et du boulevard des Bouvets. Les deux juges d’instruction se veulent rassurants sur les conditions de sécurité qui seront réunies, selon eux, et ils insistent sur l’importance de cet acte pour faire avancer les investigations. Selon les informations de RTL, ils ont déposé leur réponse ce vendredi.
Les magistrats ont répondu à la demande de relocalisation de Thibault de Montbrial, l’avocat du deuxième policier, témoin assisté, car soupçonné par la justice d’être le complice de son confrère qui a tiré sur Nahel.
L’avocat, dans sa lettre que nous avons pu consulter, dit observer « avec indignation et inquiétude » la fuite de la date de la reconstitution dans la presse, divulguée avec l’information que les deux responsables seront bel et bien présents.
Déplacer la reconstitution « ne voudrait rien dire »
Il rappelle le « déchaînement de violences graves », et « l’embrasement », les émeutes qui ont suivi le drame, il y a un peu moins d’un an. Et les menaces de mort contre les deux policiers, sur les réseaux sociaux et sur les murs de la ville.
Me de Montbrial a ainsi proposé de délocaliser la reconstruction, à l’image de ce qui s’est passé dans l’affaire Chouviat, cet homme asphyxié lors de son interpellation en 2020.
Mais dans l’affaire Nahel, déplacer la reconstitution ne voudrait rien direselon Maître Nabil Boudi, avocat de la mère de Nahel : « La configuration précise des lieux des événements, des routes et des abords me paraît être une donnée essentielle à la manifestation de la vérité »» a-t-il écrit dans ses observations aux juges.
Les positions de chacun, notamment celles des deux policiers, seront cruciales à observer en effet. Lors de son dernier interrogatoire, le policier qui a tiré continue de plaider la légitime défenseet a donc affirmé avoir tiré parce qu’il se sentait menacé par la trajectoire de la Mercedes conduite par Nahel.
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