Les plus fervents supporters de football auraient pourtant tout intérêt à devenir des interlocuteurs privilégiés des médias. Les anciens et actuels dirigeants de la tribune nord du stade Tourbillon ont été, pendant deux mois, avec La météo. Derrière l’épouvantail de la violence – qui n’est pas intrinsèquement liée au mouvement, contrairement au hooliganisme – apparaissent des valeurs fortes d’identité, de soutien, de fraternité. Mais surtout : l’amour d’un club et la passion du football poussée à l’extrême.
La répression aggrave la situation
L’ambiance d’un stade, celle qui fait dresser les cheveux, ce sont eux qui la créent. Mais personne ne veut voir cette réalité. Ou alors beaucoup l’oublient vite, une fois le match terminé. Ils résument les ultras comme des violences et des excès qui justifieraient des mesures répressives qui ne seraient acceptées dans aucune autre sphère de la société. La répression, encore et toujours. Même si ça ne marche pas. Au contraire, cela ne fait qu’empirer les choses.
Et si la solution était exactement le contraire ? Mettre l’accent sur la prévention et la désescalade ? En résumé : offrir aux ultras une part de cette liberté qu’ils continuent de revendiquer. Depuis l’été dernier, le club Yverdon Sport applique cette ligne de conduite basée sur la confiance et le dialogue. Face au respect que leur témoigne le club nord-vaudois, les ultras du pays répondent… avec le même respect.
La violence, liée au football depuis sa naissance ou presque, ne disparaît pas, bien entendu. Mais si tolérer le craquement de quelques fumigènes permet d’éviter des affrontements massifs, le pragmatisme s’impose. Plutôt que de les traiter comme des citoyens de seconde zone, les autorités auraient donc tout à gagner à demander des comptes aux ultras. Et de construire une relation de confiance avec eux.
