Cette année, l’Ancien Évêché accueillera non pas une, mais deux expositions du 22 juin au 13 octobre. La première réunira une cinquantaine de tableaux de Monticelli, à l’occasion du bicentenaire de sa naissance. La seconde fera découvrir au public la dynastie Bugatti, avec une dizaine de voitures visibles mais pas que.
En 2023, l’Ancien Évêché a accueilli une exposition réunissant Chabaud et César. Le deuxième artiste marseillais est connu, entre autres, pour ses compressions. Plusieurs carcasses, pressées à l’extrême, ont été retrouvées en forme de parallélépipède. C’est un autre genre automobile, tout aussi prestigieux, que le public ouzétien va découvrir cette année. Il n’y aura pas une mais deux expositions, dont une sur la trilogie Bugatti. Une dizaine de voitures Ettor Bugatti, toutes confiées par des collectionneurs, seront visibles dans la salle polyvalente.
A travers ces modèles 100% originaux, nous explorons les différentes carrosseries et retraçons la vie de ce pionnier de l’automobile de luxe. De l’un de ses premiers tricycles motorisés de 1899 au type 35 qui est une voiture de course typique qui fête cette année son centenaire et qui pouvait rouler à 200 km/h, en passant par un modèle inspiré d’une cabine d’automobile, une grande carrosserie sport, une Brescia … »Il n’est pas facile de résumer l’œuvre de Bugatti en dix voitures. C’est un véritable touche-à-tout qui a également construit des moteurs d’avions, des bateaux et des wagons. Il a même fabriqué une machine à pâtes», dépeint François Melcion, spécialiste de l’automobile classique, ancien directeur de Rétromobile et l’un des deux commissaires de l’exposition uzétienne.
Une Bugatti ayant appartenu au roi Léopold II de Belgique
Il y aura même une Bugatti 43 de 1930 ayant appartenu à Léopold II, roi des Belges, et une Type 57 conçue par son fils, Jean, qui prendra les rênes de l’usine avant de mourir subitement en 1939. En 37 ans, l’entreprise La marque Bugatti a produit près de 7 500 voitures de luxe et déposé près de 1 000 brevets. Mais le nom Bugatti ne concerne pas seulement les automobiles. Le père d’Ettor, Carlo Bugatti, né en 1856, était ébéniste et décorateur. Les visiteurs pourront voir certains de ces meubles étonnants comme la chaise Cobra en bois de 1902. »Son homologue est au musée d’Orsay, nous avons l’autre», se réjouit Marc Stammegna, l’autre commissaire de l’exposition qui officie depuis la première édition à Uzès.
Il a également rendu hommage à son plus jeune fils Rembrandt Bugatti.qui, avec Degas, est un sculpteur qui a ouvert la porte à l’impressionnisme», estime Marc Stammegna. Cet autodidacte a laissé derrière lui 15 années de création, appréciées par le grand fondeur de bronze, Adrien Hébrard. À l’Ancien Évêché sera visible entre autres une sculpture représentant un puma mâle conçue vers 1911. Ce serait la première fois en Europe que les œuvres de ces trois artistes (père et fils) sont réunies au même endroit.
Monticelli, très admiré par Van Gogh
Grâce aux travaux menés par la ville d’Uzès, deux nouvelles salles de l’Ancien Évêché peuvent ouvrir cette année. Ce qui laisse place à une deuxième exposition consacrée au peintre Adolphe Monticelli, dont nous célébrons cette année le bicentenaire de naissance. Marc Stammegna a toujours vu ses œuvres, puisque lorsqu’il était petit, plusieurs de ses tableaux étaient accrochés chez lui. Le commissaire a également fondé il y a quelques années une fondation qui lui était dédiée, aujourd’hui fermée.
Durant ces quelques mois d’exposition à Uzès, il souhaite montrer au public «une cinquantaine de tableaux de cet artiste considéré comme un précurseur de l’impressionnisme, tant admiré par Van Gogh« . L’occasion de retrouver toute la virtuosité du peintre né en 1824 et mort en 1886, qui flirtait avec l’abstraction parfois dans le mélange des couleurs et dans ses aplats. Certaines toiles dévoilées à Uzès n’ont jamais été montrées au grand public puisqu’elles proviennent de collections privées.
La mairie poursuit la rénovation de l’Ancien Évêché
Cette double exposition, organisée sous le label « Exposition d’Uzès », est la 3ème à voir le jour au sein de l’Ancien Évêché. Les deux précédents totalisaient chacun environ 10 000 entrées payantes. Même si la durée de l’exposition 2024 est raccourcie de deux mois en raison des élections européennes, les organisateurs espèrent un grand succès, notamment grâce au syndicat de Marc Stammegna et François Melcion qui ont eu l’idée de l’exposition Bugatti lors d’une déjeuner convivial. Mais aussi grâce aux deux nouvelles salles restaurées par la mairie et à l’aménagement de l’ascenseur qui devrait être opérationnel.
Le 2ème étage de l’Ancien Evêché sera encore à rénover, puis le 3ème avec le musée. Le maire, Jean-Luc Chapon, explique : «Nous voulons mettre toute la culture dans cet endroit. Nous essayons également de récupérer la mosaïque de l’INRAP. Nous sommes en train d’écrire des courriers à la Région, à la DRAC, pour que la mosaïque revienne à Uzès. Nous souhaiterions l’installer dans la première grande salle d’exposition, et nous souhaitons que la restauration se fasse devant le public qui puisse constater l’avancée grâce à des échafaudages..» Peut-être que cela sera possible lors d’une prochaine exposition ?
Information
Double exposition « Monticelli, précurseur de l’impressionnisme » et « Bugatti, une dynastie de créateurs » à découvrir du 22 juin au 13 octobre, à l’Ancien Évêché d’Uzès. Fermé le lundi et le mardi, ouvert les autres jours de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h Plein tarif : 9 €, réduit : 7 €, entrée illimitée pendant toute la durée de l’exposition : 15 € , pass exposition/jardin médiéval : 12 €. Plusieurs visites guidées seront également animées par les deux commissaires de l’exposition. Des visites guidées de l’exposition Monticelli seront animées par Marc Stammegna les jeudis 27 juin, 25 juillet, 22 août et 26 septembre à 18h, ainsi que le mercredi 9 octobre à 18h. Pour l’exposition consacrée à Bugatti, les deux commissaires guideront au public les vendredi 28 juin, jeudi 4 juillet, 18 juillet, 15 août et 19 septembre, ainsi que le mercredi 2 octobre, toujours à 18h. Plein tarif pour les visites guidées : 12 €, réduit : 10 €. Réservation en ligne à partir de juin sur le site de l’office de tourisme Destination Pays d’Uzès Pont du Gard.
