C’est la première fois depuis l’ouverture du procès le 4 mars qu’un des six accusés ne rejette pas la responsabilité de l’accident uniquement sur les autres.
« Pouvez-vous affirmer, aujourd’hui, à cette barre, que la SNCF, dans ce dossier, dans cette affaire, n’a commis aucune imprudence ou négligence sans laquelle cet accident ne se serait pas produit ? »demande le président du 31e chambre du tribunal correctionnel de Paris.
Le représentant de la SNCF, Pascal Villard, directeur détaché auprès de la direction juridique de l’entreprise, répond d’abord par un long silence. Il s’éclaircit la gorge et lâche : « En cela, clairement, nous ne sommes pas parfaits. »
Le tribunal jugera « ce que vous considérez comme une négligence ou une faute »ajoute-t-il doucement. « J’ai répondu assez honnêtement sur la façon dont nous imaginions les choses. Nous avons exécuté les choses selon les repères, les modes de pensée et les retours d’expérience que nous avions à l’époque. », se souvient-il. Les déclarations de M. Villard contrastent avec les propos, souvent sans nuance, entendus depuis l’ouverture des débats. Devant lui, lundi et mardi, le tribunal a entendu le représentant du Systra, maître d’oeuvre des essais. « Systra a rempli toutes ses obligations »avait soutenu le directeur technique et représentant légal de l’entreprise, filiale de la SNCF et de la RATP.