décret paysage, fin du jeu ? – .

décret paysage, fin du jeu ? – .
Descriptive text here

C’est la fin de la saga, du moins temporairement. Vers 6h30 ce matin, les députés de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont adopté les modifications du décret paysage. Le vote s’est déroulé sans surprise, conformément à celui qui avait déjà eu lieu il y a une semaine en commission. Le texte déposé par le Parti Socialiste et Ecolo a été voté avec le soutien du PTB, tandis que le MR et les Engagés ont voté contre. Ce vote intervenu au petit matin marque la conclusion d’une longue nuit de débats qui s’apparente à une guerre de tranchées parlementaire. Le MR et les Engagés ont demandéen concertation avec le Conseil d’Etat. Le PS, Ecolo et le PTB n’ont pas pu s’y opposer mais ont décidé de procéder quand même au vote, le règlement le permettant. Le Mouvement réformateur a alors exigé une seconde lecture, qui a eu lieu en séance plénière pour éviter de devoir convoquer à nouveau une commission. Ce qui a suivi un débat sur le coût budgétaire de réforme. Françoise Bertieaux, ministre de l’Enseignement supérieur, hostile à la réforme, a estimé le coût des adaptations proposées à environ 100 millions d’euros. Le Commissariat a alors demandé que les moyens correspondants soient débloqués et que leur origine soit précisée. Des suspensions de séances, des conciliabules, des manœuvres obstructionnistes d’un côté, et ce qui pourrait être considéré comme un passage forcé de l’autre, ont eu lieu. A chaque obstacle soulevé par les opposants au nouveau décret, le PS, Ecolo et le PTB ont répondu par un vote annulant les objections.

Que retenir de cette nuit agitée ? Premièrement, les règles vont changer, ce qui est probablement la chose la plus importante pour les étudiants. Les étudiants ayant commencé leurs études avant la réforme du décret paysage en 2022, ceux du bac 1 ayant acquis au moins 45 crédits (et non plus 60) et ceux en réorientation suite à un échec bénéficient d’une année supplémentaire pour poursuivre leur cursus. Combien d’élèves sont concernés ? Plusieurs centaines sûrement, probablement plusieurs milliers. En voir plus ? Nous ne le savons pas vraiment à ce stade. Nous pouvons encore soyez surpris par les discours en affirmant parfois que cela ne concerne que quelques étudiants, et puis d’autres fois que l’impact budgétaire est colossal, 100 millions, ce n’est pas rien. Certains militants de la FEF ont même affirmé que le décret paysage était avant tout un arrêté budgétaire, durcir les conditions de financement et réaliser des économies au détriment des étudiants.

Derrière ce débat politique se cache la réalité deux visions de ce que devrait être la condition étudiantela priorité que les étudiants doivent accorder à leurs études, leur capacité à y investir alors qu’une majorité d’entre eux sont obligés de travailler en même temps pour financer leurs études, leur logement, leur nourriture, leurs frais de scolarité, etc. , il y ala vision des enseignants estimant qu’il faut donner la priorité aux études, qu’il est toujours possible de rater une année mais pas d’en rater trois d’affilée, ni de reporter indéfiniment les examens d’une année sur l’autre. Il fallait limiter la durée des études. Argument massif des enseignants, depuis la mise en œuvre du nouveau décret paysage, porté par Valérie Glatigny, le taux de réussite aux examens s’est amélioré. Le risque d’être déclaré non finançable, d’être exclu des études, incite les étudiants à étudier davantage, ce qui profite à tous. De l’autre côté, il y a la vision de la FEF, estimant que beaucoup d’étudiants n’ont pas le choix, qu’ils doivent concilier travail et études, et que leur mettre une telle pression revient à exclure les étudiants les plus en difficulté. Cela conduirait à une éducation élitiste, où seuls ceux bénéficiant du soutien de leur famille pourraient réussir leurs études.

Ces deux visions, qui divisaient la communauté universitaire, se sont retrouvées au Parlement. Le MR a adopté la vision du bâton, défendue par une large majorité d’enseignants, tandis que le PS, Ecolo et le PTB se sont rangés derrière la vision de la FEF, privilégiant la carotte et les séances de rattrapage. A noter que le nouveau décret adopté hier soir n’est pas valable uniquement pour la prochaine année scolaire. Les étudiants ont donc obtenu un sursis, mais temporaire. Ce débat reviendra donc lors de la prochaine législature. On peut même annoncer dès maintenant qu’il participera aux négociations dans le cadre d’un accord de gouvernement après les élections du 9 juin.

Dans les derniers détails, le texte a été voté et doit être promulgué, avec d’éventuels arrêtés d’application. Il convient de noter que la présidence et le portefeuille de l’Enseignement supérieur sont aux mains du Mouvement réformateur. La messe n’est peut-être pas encore dite, mais il serait sain que le feuilleton se termine. Les élections auront lieu dans 45 jours, à peu près en même temps que les examens étudiants. Ce serait bien si les deux calendriers cessaient de se heurter et si les étudiants pouvaient se concentrer sur l’essentiel : leurs examens.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV suivons les cérémonies communes de réconciliation des combattants pour la paix
NEXT l’essence et le diesel plus chers aujourd’hui