Waly Dia, , Médine, Aya Nakamura… Ce qu’il faut retenir de la cérémonie des Flammes 2024

Waly Dia, , Médine, Aya Nakamura… Ce qu’il faut retenir de la cérémonie des Flammes 2024
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Le défi était de taille. Après une première édition mitigée en 2023, la cérémonie des Flammes, sorte de Victoire des musiques populaires urbaines, était attendue au coin de la rue. La soirée, retransmise en direct sur YouTube, Twitch et pour la première fois à la télévision sur W9 a récompensé les artistes qui ont marqué l’année 2023.

Et sans grande surprise, c’est la chanteuse Aya Nakamura qui a dominé la compétition, repartant avec trois trophées, dont celui de l’artiste féminine tant convoité (qu’elle avait déjà remporté en 2023), ainsi que celui du rayonnement international et de la nouvelle pop. Déjà lauréat l’an dernier dans la catégorie artiste masculin, Gazo repart également avec ce précieux sésame.

Côté révélations, ce sont les talentueux Favé et Merveille qui ont été récompensés. D’autres artistes bien connus du grand public sont repartis avec leur Flamme : SCH pour le concert de l’année à l’Orange Vélodrome de Marseille, Dave et Tiakola pour le avec de l’année, Werenoi pour l’album rap de l’année avec Carré le plus diffusé en 2023, et SDM pour la chanson de l’année avec son titre Voiture de course allemande.

Organisation et technique sonore à revoir

Malheureusement, l’organisation n’a pas été à la hauteur pour cette rencontre très attendue. Des micros qui ne fonctionnent pas ou se coupent trop tôt, des présentateurs annoncés sur scène mais tardivement (Océane, Sally), de longs moments vides… La soirée était constamment interrompue par des problèmes de coordination et de son, créant de désagréables moments d’inconfort.

Et ces moments n’ont pas pu être compensés par l’ambiance du public. Principal reproche de l’année dernière, la salle s’est montrée encore une fois très timide, malgré quelques performances qui l’ont réveillée. Mais rappelons que la cérémonie a été organisée dans un théâtre, celui du Châtelet, à Paris, et non une salle de concert. Et c’est aussi ça le rap : des artistes qui aiment rester impassibles, qui gardent leur crédibilité de la rue (attitude adoptée pour être en phase avec les gens de la rue).

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Pour sa toute première diffusion à la télévision (et le rap à la télé est encore rare), ce fut aussi un échec. Pouvoir suivre une cérémonie en direct, c’est bien, mais il serait encore plus appréciable de pouvoir en profiter sans être retardé par les (nombreuses) publicités. Pendant que YouTube et Twitch diffusaient la soirée, W9 était en retard.

Présence de stars de la musique populaire

Heureusement, la musique prend vite le dessus. Shatta, R’n’B, hip-hop, zouk, afrobeat, rap… les styles de musique étaient célébrés. Et c’est l’objectif principal des Flames. Les courants d’hier et d’aujourd’hui sont entrés en osmose.

Saian Supa Celebration (quatre membres du Saïan Supa Crew) est arrivé sur scène sur les notes deAngèleL’artiste britannique Dave était présent pour recevoir son trophée du meilleur avec, Fally Ipupa a ravi le public… Les Flames ont visé haut et juste.

En termes de performances, nous sommes proches du parfait. De l’ouverture grandiose d’Aya Nakamura aux cris des fans en passant par la surprise et la performance 100% nostalgique de accompagnée de Zaho, sans oublier Fanny J et le titre emblématique du zouk Ancré à votre port ce qui a fait danser toute la salle. Cette année, les artistes ont proposé des tableaux réels et travaillé sur leurs performances.

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Une autre performance a marqué les esprits : celle du rappeur Médine, venu se produire Plage de football de Gazaen hommage « à tous les enfants palestiniens morts sous les bombardements » à Gaza. « Merci aux Flames de nous permettre d’afficher les noms de tous les enfants disparus. Les noms des 35 000 victimes »dit le rappeur.

Une cérémonie très politisée

Si la cérémonie elle-même est très engagée en faveur de toutes les cultures populaires invisibles, elle a pris ce jeudi soir une tournure politique. A commencer par le discours de l’humoriste Waly Dia, qui s’en est pris, dès les premières minutes de la soirée, à Jack Lang, au gouvernement et à Rachida Dati.

« Les médias rap arrêtent d’inviter Rachida Dati, a-t-il déclaré. C’est vrai qu’elle a crédibilité de la rue Mais voilà. Elle faisait partie du cartel Sarkozy, maintenant elle fait partie du gang Macron, ne lui faites pas confiance. » L’acteur a poursuivi : « Nous savons très bien que la plupart des hommes politiques n’ont rien à voir avec nos cultures. Soit ils le méprisent, soit ils l’utilisent pour faire paraître les rappeurs dangereux et les faire apparaître comme les gentils de l’histoire. »

Alors qu’Aya Nakamura fait la Une des journaux depuis plus d’un mois après l’annonce de sa potentielle reprise d’Édith Piaf pour la cérémonie d’ouverture des , Waly Dia en a profité pour prendre sa défense : « Le problème n’est pas la musique, le problème c’est qu’Aya est une femme noire qui ne leur donne pas l’heure. Ils ne pouvaient rien faire contre son succès. Les artistes noirs qui représentent la France sont toujours Source de polémiques. Avant Aya, c’était quand Black M voulait chanter à Verdun, quand Youssoupha écrivait une chanson pour l’équipe de France… » Plus tard dans la soirée, en recevant son trophée de meilleure artiste féminine, la jeune femme a déclaré : « Être une artiste noire et venir aussi de banlieue est très difficile. »

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D’autres artistes ont pris la parole, notamment pour sensibiliser les gens aux situations en Palestine, au Congo et en Haïti.

Enfin, la militante Assa Traoré était également présente. La jeune femme est venue remettre le prix de l’engagement social au rappeur Zamdane, qui a récolté 100 000 euros au profit de l’association SOS Méditerranée. Elle en profite pour revenir sur son propre engagement et rendre hommage à son frère, Adama, décédé en 2019 après avoir été arrêté par la police : « Mon engagement porte un nom, il porte celui de mon frère, il porte celui d’Adama. Mon frère, aujourd’hui, est devenu un symbole de justice et de vérité. Adama était un fils, un frère, un enfant. Sa vie comptait aussi, autant que la vôtre. »

 
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