Association d’hier et d’aujourd’hui – Actualités Charolaises Actualités Charolaises – .

«Nous aimons notre association et nous nous battons pour la faire vivre», déclare le diurnephilique Jean-Paul Rey, président de l’association parodique d’Hier et d’Aujourd’hui. Et quand il s’agit de se battre, lui et ses membres ne sont pas dupes : ils se battent bec et ongles pour payer le loyer des locaux et s’approvisionner, pour permettre à leur « bébé » de grandir encore et encore…

Début d’une grande aventure

Tout commence en avril 1968, lorsque Jean-Paul Rey est hospitalisé à Moulins. Il remarque un grave accident de train dans le journal local, coupe l’article, puis la suite des événements des jours suivants, et c’est parti ! « J’ai continué toute ma vie, puisque ça dure depuis 56 ans ! » sourit le président.

Lancé seul dans l’aventure en 1968, il est rejoint par une personne venue l’aider avec ses petites découpes et collages, en 2011. Une autre est arrivée en 2017 et l’association est née en 2019.

« À ce jour, Hier et Aujourd’hui compte 23 membres, dont 7 très actifs », sourit M. Rey.

Près de 2500 classeurs avec 57 thèmes différents

Les locaux de l’association sont situés au 5 place Paul Cazin à Paray-le-Monial, face au terrain de tennis. Dans ce vaste entrepôt, on découvre avec stupéfaction une impressionnante collection d’articles de presse classés et archivés par thématique depuis de nombreuses années.

Des murs entiers de classeurs multicolores… Pas besoin de papier peint ! Nous frôlons la claustrophobie. Peu importe où vous regardez, les classeurs sont là !

Ils contiennent de précieuses informations, abordant 57 thématiques de société parmi lesquelles la police, la justice, la SNCF, les personnalités, l’actualité, la délinquance, les événements sportifs, l’état civil, etc. Et ce, dans quatre départements : Saône-et-Loire, Loire, Nièvre et Allier.

Au total, environ 2500 classeurs. Que le public peut consulter, puisque les membres de l’association sont présents tous les après-midi de la semaine dans les locaux, de 13h30 à 15h30 et les samedis et dimanches matins de 8h30 à 10h30.

A noter l’accueil chaleureux avec café et gâteaux.

135 euros d’achats de journaux par mois

Dans l’association, chacun a un rôle bien défini. « Au début, je découpais et colleais les objets chez moi », raconte Jean-Paul Rey. Ajoutant : « Ma femme m’a aidé, mais c’était incroyablement poussiéreux. Il y en avait partout ! Les particules de papier étaient très volatiles.

Depuis, dans leurs nouveaux locaux, Jean-Paul découpe ses journaux (le Journal du Centre, La Renaissance, la Semaine de l’Allier et le Pays Roannais) avec une précision d’horloger. Cela lui coûte 135 euros par mois, prélevés sur ses fonds propres !

Depuis quelques temps, Mme Mondelin, la maire de Molinet (Allier), leur offre le journal acheté par la commune. « Une dépense en moins » se réjouit le président. Qui souhaiterait que les mairies de la Nièvre et de la Loire fassent de même. “Ce serait vraiment une belle action”, rêve l’homme.

Et puis, après découpage, les membres actifs collent les coupures de presse, les classent et les archivent par thématique.

Appel à la population : ne jetez pas vos journaux, pensez à nous !

Malgré de forts appels à la population via Facebook, celle-ci n’a pas beaucoup réagi. L’association leur a demandé de retrouver les bulletins paroissiaux et municipaux… Hélas, trois fois hélas !

« Les habitants préfèrent les jeter plutôt que de nous les donner. Pour nous, cela ne nous importe pas de parcourir 40 à 50km pour les récupérer. Alors n’hésitez pas à nous contacter… » indique Jean-Paul Rey.

Le loyer des locaux, une lourde charge pour l’association

Comme l’indique le président, l’association doit trouver 200 euros chaque mois pour le loyer des locaux. Une lourde charge, qui explique les jours portes ouvertes de chaque premier dimanche du mois.

A cette occasion, les membres de l’association et leur président accueillent les visiteurs qui, fidèlement, viennent les soutenir en achetant leurs productions.

Les succulentes terrines sont confectionnées par Jean-Paul Rey, les pains d’épices et confitures par la secrétaire Christine, le miel par Sylvie Gendre de la Chapelle-au-Mans, la farine par M. Carnat de Neuvy-Grandchamp, les caramels polis par Nicolas Baudin de Digoin. On y trouve aussi des bougies, des sirops, des cartes postales, des conserves, etc.

Concrètement…

Hier et Aujourd’hui achètent les matières premières pour fabriquer les terrines au magasin Leclerc. Lorsqu’il y a des bénéfices, suite à la vente de ces produits, l’argent est réutilisé pour acheter de la viande, etc. « C’est un cercle vicieux » disent les membres de l’association.

Nous collectons également les bouteilles en plastique…

Et comme cela ne suffit pas à remplir les cartons, l’association récupère les bouteilles en plastique, qu’elle amène aux bornes de tri de Leclerc, afin de recevoir des bons pour chaque bouteille recyclée.

“Ils sont repris moyennant un centime la bouteille, mais nous en avons actuellement 3 000 qui vont bientôt aller chez Leclerc” rapporte M. Rey.

Pour payer la colle spéciale

Ces bons servent à acheter la colle spéciale nécessaire au collage des coupures de presse. C’est une colle qui ne jaunit pas et qui est super résistante. Revers de la médaille : cela coûte beaucoup d’argent à l’association. 3,50 euros le tube et il vous faut 2 à 3 tubes par semaine !

Le président Rey remercie également Emmaüs qui leur fournit des classeurs et des feuilles blanches ou quadrillées, car 400 feuilles sont utilisées chaque semaine.

« On peut effectivement passer un mois sans utiliser un seul classeur, mais il y a aussi des semaines où on en utilise 10 ! » rigole Jean-Paul.

Ajoutant : « Par exemple, on ne peut pas classer la guerre du Moyen-Orient avec des recettes de cuisine ! Des événements comme celui-ci doivent être classés seuls.

Cependant…

« Si notre loyer (encore lui !) pèse lourd sur notre maigre budget, nous sommes quand même aidés par la municipalité, qui nous accorde une subvention, par le Grand Charolais via Gérald Gordat, par Leclerc, Vincent Barbosa, directeur de l’usine FPT de Bourbon-Lancy », dit M. Rey, reconnaissant.

Pour que notre association vive, parce que nous l’aimons

Alors certes, le loyer est un peu dur à augmenter, mais le président et les bénévoles n’ont qu’un seul credo : tout faire pour le servir, juste parce qu’ils aiment cette association !

“Quand on a payé les 200 euros et qu’il nous reste quelques “radis”, on achète des fruits pour les confitures et les produits nécessaires aux terrines”, raconte l’homme.

Le salon du livre, une idée lumineuse

Le salon du livre organisé par l’association a été, on le sait, un véritable succès. Le président indique qu’il connaît Marc Petit et M. Chevillard et qu’il leur a demandé quelle manifestation mettre en place pour… payer le loyer !

L’idée d’un salon du livre semblait réalisable, avec le soutien des deux hommes cités plus haut. Et avec Albine Novarino, marraine du spectacle.

« Nous sommes satisfaits de cette première édition, même si nous aurions aimé un peu plus de fréquentation. Surtout pour les auteurs » regrette Jean-Paul.

Et trois loyers garantis, trois !

Les recettes de l’événement (rafraîchissements, repas…) permettront à l’association de souffler pendant trois mois : c’est le montant des bénéfices engrangés ce week-end.

Et comme le dit le président, « l’organisation n’était pas parfaite, mais nous avons appris de nos erreurs. Et ce, grâce aux conseils avisés des auteurs qui ont proposé un nouvel aménagement de la salle, un déplacement de l’espace restauration et quelques autres éléments à ajuster.

En tout cas, bravo à ces bénévoles et à leur président, si investis dans cette association.

Et n’oubliez pas : l’association recherche des journaux, des bulletins paroissiaux et des bouteilles en plastique.

Nelly Desplanches

Voir l’article : Actualités Montceau

 
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