Le cinéma français perd l’un de ses artisans les plus doués. Laurent Cantet, réalisateur, scénariste et chef opérateur est décédé à l’âge de 63 ans le 25 avril 2024. Après un début de carrière remarquable grâce à ses courts métrages, il a réalisé Ressources humaines en 2000, qui remporte le César de la meilleure première œuvre.
Ses films suivants, L’emploi du temps (2001) et Au sud (2005) lui permettent de construire son cinéma et son style, laissant une place importante à l’authenticité de l’interprétation. La grande consécration est arrivée en 2008 avec Entre les murs — suivant le quotidien d’un collège —, qui repart avec la Palme d’Or au Festival de Cannes, après avoir convaincu le jury grâce à son réalisme déstabilisant.
La suite de sa carrière est tout aussi importante, notamment Feu de renard (2012), Retour à Ithaque (2014), L’atelier (2018) et son dernier film, Arthur Rambo (2021).
A travers sa filmographie, Laurent Cantet a développé un langage cinématographique de type documentaire, laissant vivre les interactions entre les personnages et effaçant au maximum la présence de la caméra.
Son monteur préféré, Robin Campillo, devint plus tard réalisateur, avec le célèbre 120 battements par minute (2017).
Un engagement humaniste
Tout au long de sa vie, l’artiste a également œuvré pour plusieurs causes humanistes. Militant en faveur des travailleurs sans papiers au début des années 2010 et rejoint le collectif 50/50 afin de lutter pour une meilleure parité et égalité entre hommes et femmes dans le monde du cinéma.
Le cinéma, qu’il a toujours aimé, allant jusqu’à créer en 2015 (avec notamment Cédric Klapisch) La Cinetek, une plateforme de VOD conçue et travaillée par des cinéastes, dans le but de promouvoir et de faire découvrir le cinéma de patrimoine.
Laurent Cantet était un réalisateur et artiste engagé, qui a toujours eu à cœur la défense des exclus et des marginalisés tout au long de sa riche carrière.
