l’architecte de l’Acropole raconté par sa veuve

l’architecte de l’Acropole raconté par sa veuve
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Discrète et élégante, c’est avec un grand sourire que Josy Buzzi, octogénaire coquette aux yeux azur, lui ouvre les portes de son appartement au coeur de Nice. Josy était l’épouse de Georges Buzzi, l’architecte niçois qui a construit l’Acropole dans les années 1980. Cela fait d’elle un témoin privilégié de cette construction dont elle se souvient avec beaucoup d’émotion. Et pour lequel elle était aux premières loges.

Une mission confiée par Jacques Médecin

«C’était un projet merveilleuxconfie celui qui préfère rester dans l’ombre. J’ai toujours trouvé ce bâtiment très beau. C’est l’une des grandes aventures de la remarquable carrière de mon mari.

Un projet qui a, forcément, pris une part importante dans sa vie. A cette époque, Georges Buzzi était là tous les week-ends. « En plus des risques qu’il a pris, avec des méthodes très avant-gardistes, il a réalisé le projet dans les délais et sans surcoût »se souvient-elle, non sans fierté.

Dans un premier temps, c’est Jacques Médecin, alors maire de Nice, qui confie la construction de l’édifice à Georges Buzzi. Une fierté accompagnée d’une bonne dose de pression.

« Mon mari m’a demandé conseildit Josy. En fait, il m’a laissé refaire l’appartement sans rien dire. Ils eurent tous les deux un fils, Thomas, “mais l’enfant de la famille était mon mari”.

Georges Buzzi ne manque pas d’idées : la piétonnisation de la Promenade des Anglais avec un trafic détourné vers la mer, l’ensemble port-lagon-île artificielle de Beauvilleze, le projet de centre d’affaires Saturne avec une coupole de verre, etc.

“S’il se couchait le soir avec un problème, il se réveillait le matin avec une solution.”

Lorsque les premières rumeurs sur la démolition de l’Acropole commencent à se répandre, Josy n’y croit pas.

Et puis, à force d’assister aux différentes réunions organisées pour empêcher la démolition, elle a compris qu’il s’agissait “Une cause perdue”.

« Cela aurait dû être classéelle soupire. Nous l’avons demandé mais il était déjà trop tard.

Et d’ajouter : « Cela l’aurait mérité car le bâtiment était impeccable dans son fonctionnement. Tout le monde était complètement satisfait.

Aujourd’hui, il n’est plus question pour Josy de déambuler dans l’Acropole.

“Je ne veux plus y aller, j’attends les arbres”

“Je ne veux plus y aller, j’attends qu’il y ait des arbres.” Elle ironise : “Le maire fera la fortune des pépiniéristes.”

La maire en effet, elle lui a envoyé une lettre, une fois, pour lui présenter un projet de végétalisation d’un immeuble réalisé par un architecte à Paris. “Je voulais lui montrer qu’il y avait d’autres solutions que de raser un immeubleelle a souri. Mais je n’ai reçu aucune réponse de sa part.

Qu’aurait pensé son mari de la démolition d’une de ses créations ? “Je ne sais pas comment il l’aurait prisavoue Josy. Je suis content qu’il soit parti avant d’avoir vu ça.

“Son humour était sa générosité”

Lorsqu’elle parle de son mari, les yeux de Josy s’illuminent. Passer 50 ans avec celui qu’on aime n’est pas une mince affaire.

“Il avait un sens de l’humour fou et ne se prenait pas au sérieuxelle livre. Son humour était sa générosité. Il était très apprécié car il était authentique dans sa façon d’être.

Un humour qu’il a conservé jusqu’à son lit de mort. “Il était à l’hôpital et il s’amusait à avoir trois infirmières pour lui, se souvient Josy. Jusqu’au bout, il a travaillé. Il m’a même dicté un texte à envoyer à un client. Il est mort une heure plus tard.

Georges Buzzi était aussi un passionné. “Par les femmes, l’architecture, la chasse et les courses automobiles où il a remporté de nombreuses coupes.”

“à la maison, il était extrêmement maladroit, elle rit encore. Mais pour son métier, c’était autre chose. L’architecture était toute sa vie.

Décédé le 29 janvier 2019, Georges Buzzi aurait eu 100 ans le 17 mars.

 
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