Pourquoi le sort des otages à Gaza continue de diviser profondément la société israélienne

Pourquoi le sort des otages à Gaza continue de diviser profondément la société israélienne
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Son nom est Hersh Goldberg-Polin. Il a 23 ans, possède la double nationalité américaine et israélienne. C’est lui qui apparaît dans la vidéo que le Hamas a diffusée hier sur sa chaîne Telegram.

La vidéo, qui n’a pu être authentifiée de manière indépendante, serait récente. L’otage affirme avoir été capturé il y a 200 jours, un cap qui vient d’être franchi. Il n’avait pas été revu vivant depuis le 7 octobre. Il fait partie des personnes kidnappées lors du festival de musique Nova.

Hersh Goldberg-Polin a été grièvement blessé le jour de l’attaque du Hamas. Dans la vidéo, réalisée par définition sous la contrainte, il montre son bras gauche amputé sous le coude.

Devant la caméra, il accuse le gouvernement Netanyahu de” abandonner “ les otages. ” Tu devrais avoir honte. Pendant que vous partagez les repas en famille, pensez à nous qui vivons un enfer. » Allusion à Pessah, la Pâque juive, célébrée cette semaine.

Israël dénonce de son côté “guerre psychologique” dirigé par le Hamas. Le mouvement palestinien apporte la preuve de la vie d’un otage, demandée par les négociateurs. Mais il expose aussi les souffrances qu’il inflige lui-même aux captifs pour faire pression sur le gouvernement israélien, impuissant face au sort des quelque 130 otages toujours à Gaza, dont trois Français. Un quart d’entre eux ont été tués selon les estimations israéliennes.

Leurs familles continuent de se mobiliser. Les parents de Hersh Goldberg-Polin eux-mêmes appellent les médiateurs internationaux à parvenir à un accord avec le Hamas pour libérer les otages.

D’abord l’offensive de Rafah, le sort des otages passe en second

Hier soir, des centaines de personnes ont défilé jusqu’à la résidence du Premier ministre Netanyahu à Jérusalem. Et une nouvelle manifestation a eu lieu aujourd’hui à Tel-Aviv.

Les familles estiment ne pas être suffisamment soutenues. Depuis environ trois mois, le débat évolue en Israël. Oui, la population soutient les opérations dans la bande de Gaza. Mais de nombreux Israéliens appellent désormais le gouvernement à faire davantage pour libérer les otages.

Les atermoiements autour d’un éventuel nouvel accord avec le Hamas exaspèrent l’opinion publique. Le dernier document sur la table prévoit la libération d’une quarantaine d’otages correspondant à certains critères : femmes, mineurs, personnes âgées, malades… en échange de prisonniers palestiniens.

Mais les discussions sont bloquées. D’un côté, le Hamas exige la fin des combats. Ce n’est qu’à ce prix qu’il livrera les otages, son principal moyen de pression.

D’un autre côté, Israël ne veut pas laisser au mouvement palestinien la moindre chance de reconstituer ses forces.

Israël veut d’abord démanteler le Hamas. C’est l’obsession de Benjamin Netanyahu, et la raison pour laquelle il veut à tout prix lancer une offensive à Rafah, au sud de la bande de Gaza. La ville est présentée comme le dernier bastion du Hamas, abritant un million et demi d’habitants.

L’opération pourrait démarrer dans quelques jours, quelques semaines. Il ne reste pratiquement aucun doute. Les civils ont déjà été déplacés et abrités en prévision de l’attaque terrestre.

Depuis le 7 octobre, Israël poursuit deux objectifs : détruire le Hamas et libérer les otages. Pour Netanyahu et les partisans de la ligne dure du régime, le premier objectif éclipse aujourd’hui clairement le second.

De plus en plus d’Israéliens souhaitent inverser les priorités.

 
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