La pochette de 30 cm contemplée puis caressée du bout des doigts, le vinyle, sorti de son enveloppe papier, posé, presque religieusement, sur le plateau… Puis l’aiguille délicatement posée sur le sillon du disque 33 tours, le bruit du frottement , le crépitement du disque qui tourne sur lui-même, le son chaleureux qui envahit la pièce… Cette scène digne d’un clip des années 80 appartient-elle au passé à l’ère des plateformes de streaming et du son connecté ? Pas sûr à en juger par la croissance fulgurante du marché du vinyle en France.
En l’espace d’une quinzaine d’années, Paris, l’une des villes au monde où l’on vend le plus de vinyles, a vu émerger une pléthore de disquaires indépendants. Ces derniers, dont la plupart ne vendent que des vinyles, sont passés d’une vingtaine à une centaine. Et la clientèle est généralement jeune, très jeune. Les chiffres du Syndicat national de l’édition phonographique (SNEP) – qui ne prennent pas en compte les ventes des disquaires indépendants – vont dans ce sens : en 2023, 54 % des acheteurs de vinyles avaient moins de 35 ans (29 % entre 45 et 64 ans). ans). Parmi les aficionados, il y a aussi, logiquement, des passionnés de musique, des mélomanes et des fans d’artistes, de tous âges.
Si aujourd’hui les supports physiques représentent encore près d’un quart des ventes (12 % pour le CD et 12 % pour le vinyle, selon le SNEP), le marché du disque a connu deux crises majeures, d’abord avec l’arrivée du téléchargement illégal dans les années 2000 puis avec la belle époque. des plateformes de streaming telles que YouTube, Spotify, Deezer ou Apple Music.
Biens culturels
« Dès 2002, le
