Un témoignage émouvant. Mercredi, à l’Assemblée nationale, la députée écologiste Sandrine Rousseau a expliqué avoir été témoin du suicide de sa mère, gravement malade et en « souffrance », tout en respectant son choix de mettre fin à ses jours. Elle s’est exprimée devant la commission spéciale chargée d’examiner le projet de loi du gouvernement sur la fin de vie, qui a entendu les chefs des principales religions.
« J’ai aidé ma mère à mourir, elle s’est suicidée et j’étais là. Qui serais-je pour lui interdire de faire ça ? », a demandé le député de Paris. Si elle a dit “respecter” les positions des représentants du culte, Sandrine Rousseau a appelé à considérer “la souffrance” des personnes dont “la mort est toute proche”. « Parmi les personnes qui seront concernées par cette loi, aucune ne mourra dans un avenir proche. La question n’est pas tant le rapport à la mort que le rapport à la souffrance dans cette mort », a-t-elle insisté.
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«La souffrance compte»
Sandrine Rousseau avait déjà déclaré en 2013 que sa mère, atteinte d’un cancer en phase terminale, avait choisi de mettre fin à ses jours en prenant des médicaments, à l’âge de 68 ans. Elle expliquait avoir assisté impuissante à la lente agonie de sa mère durer neuf heures au total. « Bien sûr, il s’agit de la mort, mais ce qui est absent de vos propos, c’est la souffrance de ces personnes. En tant qu’hommes d’Église, en tant qu’hommes de foi, la souffrance a de l’importance », a-t-elle conclu mercredi.
Le député LR Philippe Juvin, anesthésiste-réanimateur de profession, avait confié peu avant avoir « pratiqué une sédation profonde chez » son père. « Je n’ai pas tué mon père, je l’ai aidé. La différence est fondamentale», a-t-il expliqué à la commission spéciale.
