Depuis mardi 23 avril 2024, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et des hommes et de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé est en visite sur l’île. Un voyage « inutile », « payé par le contribuable qui en a assez de payer les voyages des ministres » dénonce l’intersyndicale. Fidèles à leur promesse de dénoncer la politique antisociale du gouvernement à chaque visite ministérielle, les syndicats ont profité de ce nouveau déplacement pour réitérer leur opposition (Photo d’illustration rb/www.imazpress.com)
« On ne peut pas laisser passer un ministre sans réagir. En plus de son portefeuille, Aurore Bergé est membre d’un gouvernement dont nous combattons l’essentiel des lignes politiques » rappelle Marie-Hélène Dor, secrétaire départementale de la FSU. “On se demande à quoi ça sert.”
« Elle est chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, pourtant on ne l’entend pas dénoncer les 7 millions d’euros supprimés du budget 2024 pour cette mission » souligne-t-elle.
« Nous sortons du combat contre la réforme des retraites, une réforme qui pénalise encore plus les femmes. Aurore Bergé s’est-elle prononcée sur ce sujet ? Non. Le plafond de verre existe aussi dans la fonction publique. Est-ce qu’elle s’est prononcée à ce sujet ? Parle-t-on de la réduction des financements de l’Éducation nationale ? Sur la mobilisation des travailleurs sociaux, qui disposent de maigres ressources ? Écouter :
L’intersyndicale dénonce une visite qui est en réalité « une campagne électorale qui ne dit pas son nom ».
« Le temps des visites inutiles est révolu. Quel est l’intérêt pour la Réunionnaise de cette visite éclair ? Si nous venons, c’est pour annoncer quelque chose. Elle ne fait rien à part inaugurer quelques choses, rencontrer des personnalités et rentrer chez elle » ironise Joël De Palmas, secrétaire général adjoint de la CGTR Educ’Action.
Il regrette qu’aucune réunion avec “des salariés de plusieurs secteurs” n’ait été organisée “pour avoir une boussole de travail”. « Nous ne sommes ni consultés, ni sollicités. Nous pensons que c’est du mépris envers les salariés que nous représentons.
« À La Réunion, on a plus de femmes à temps partiel, plus de femmes en situation précaire. Cependant, toutes les mesures prises par le gouvernement auront un impact encore plus négatif sur l’ensemble des Réunionnaises, et nous n’avons aucune perspective de modifier le tir » regrette Joël De Palmas. Écouter :
« Quand on regarde l’éducation nationale, les femmes sont très présentes dans l’enseignement primaire, mais plus on avance, moins elles sont présentes. C’est la même chose au niveau de la direction. Les inégalités existent à tous les niveaux d’éducation. Éducation nationale. En avons-nous déjà entendu parler ? souligne Didier Debals, de SAIPER.
« Nous avons dit que chaque fois qu’il y aurait un ministre, nous nous rencontrerions. Nous rappellerons aussi souvent que nécessaire que nous ne sommes pas d’accord avec la politique antisociale du gouvernement.»
Concernant l’arrivée de la candidate européenne Valérie Hayer, qui arrivera ce vendredi à La Réunion, l’intersyndicale estime que les membres du parti présidentiel « ne se rendent pas compte de leur déconnexion du terrain ». “Ils sont dans une situation désespérée, mais ils ne se rendent pas compte que leurs mauvaises prévisions sont de leur faute”, assurent les syndicalistes.
« Que peut-on attendre d’un candidat sortant ? se demandent-ils. « Pour nous, l’Europe est loin. C’est important pour la Réunion, mais c’est loin. Ce qui est regrettable, c’est qu’il faut qu’il y ait des élections pour qu’on s’intéresse à nous. Sa venue n’est pas importante » concluent-ils.
as/www.imazpress.com/[email protected]
Actualités de La Réunion, Intersyndicale, Visite ministérielle, Aurore Bergé
