Que restera-t-il de Casino après le dépeçage des magasins et le plan social ? – .

Que restera-t-il de Casino après le dépeçage des magasins et le plan social ? – .
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86% d’effectifs en moins, un recentrage sur la France et la proximité mais une marque qui sera conservée… Casino continuera d’exister mais est désormais un « nain » de la grande distribution.

Après le dépeçage des magasins, voici le plan social. Casino a annoncé ce mercredi qu’il se séparerait d’une grande partie de ses salariés restés dans ce qui reste aujourd’hui du groupe de distribution.

Entre 1 300 et 3 300 emplois sont menacés. Cela dépendra du sort de la trentaine d’hypermarchés qui lui restent encore entre les mains et dont le groupe ne veut plus. Ce qui est sûr, c’est que plus de 550 postes vont disparaître au siège historique de Saint-Etienne, qui n’en conservera qu’un millier.

C’est le dernier clou dans le cercueil du précédent Casino. Il y a encore un an et demi, Casino comptait plus de 300 hypermarchés et supermarchés, le plus grand réseau de magasins de proximité en France, une présence au Brésil et en Colombie et 200 000 collaborateurs dans le monde, dont un quart rien qu’en France.

Mais étouffé par une montagne de dettes, son ancien patron Jean-Charles Naouri a dû accepter de vendre son groupe au coup par coup. Principalement chez Intermarché, Auchan et Carrefour pour ses grands magasins qui étaient quasiment tous déficitaires. De 200 000 salariés, le groupe n’en compte désormais plus que 28 200, et ce avant le plan social annoncé mercredi matin. Casino a donc perdu 86 % de ses effectifs en moins de deux ans.

La marque Casino a survécu

Ce groupe, qui a fêté l’an dernier ses 125 ans, ne va pas disparaître. Le distributeur est est tombé fin mars aux mains du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky et de ses alliés, le milliardaire Marc Ladreit de Lacharrière et le fonds Attestor.

Son périmètre s’est largement réduit et il ne sera plus qu’un acteur secondaire de la grande distribution en France. La nouvelle entité réalise cependant l’équivalent de 8,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires grâce aux nombreuses marques qu’elle a conservées.

D’abord à proximité. Casino a conservé ses plus de 6 300 points de vente en centre-ville comme Vival, Spar, Casino Shop et Petit Casino. Dans les grandes villes, le distributeur maintiendra également sa présence avec près de 1 200 magasins Franprix qui restent dans le périmètre du groupe. Enfin, Casino a conservé son fleuron Monoprix ainsi que son enseigne bio Naturalia, qui comptent à eux deux 860 magasins.

Casino va donc devenir un groupe tourné vers une clientèle urbaine. Par ailleurs, à Paris, le distributeur compte encore un demi-millier de points de vente via plus de 350 Franprix, 60 Monoprix, 78 Naturalia et quelques dizaines de Monop’ et Monop’ Daily.

Enfin, Casino a retenu Cdiscount, son fleuron du e-commerce acquis au début des années 2000 par la précédente direction.

Le nom « Casino » ne disparaît pas non plus. Il ornera toujours les devantures des petits magasins de proximité (Casino Shop et Petit Casino) et restera le nom de l’enseigne distributeur qui est la plus ancienne du secteur depuis son lancement en… 1901 ! La direction indique même que les produits à la marque Casino pourraient être vendus dans d’autres enseignes du groupe comme Franprix. Enfin, Casino restera le nom de la société dont le siège social à Saint-Étienne, sa ville natale, sera conservé.

Un « nain » de la grande distribution

Désormais dirigé par Philippe Palazzi, ancien de Metro et brièvement chez Lactalis, Casino prévoit d’investir 1,2 milliard d’euros dans son réseau d’ici 2028 pour le moderniser.

Sa marge de manœuvre sera toutefois limitée. D’abord parce que bien que divisée par quatre, sa dette s’élève toujours à 1,5 milliard d’euros et va continuer à plomber le groupe. Ensuite parce qu’avec son nouveau périmètre, Casino n’est plus seulement un acteur secondaire de la grande distribution. La part de marché cumulée de ses marques dépasse à peine les 3% contre près de 12% au milieu des années 2010. Un poids plume du secteur qui sera handicapé dans ses achats face à une concurrence bien plus puissante.

C’est pour pallier ce handicap que Casino a annoncé mercredi une alliance avec Auchan et Intermarché sur les achats pour négocier avec des producteurs de marques nationales comme Danone, Nestlé ou Coca-Cola. Une union d’une durée inhabituellement longue puisqu’elle a duré 10 ans. Preuve que Casino croit toujours en son avenir.

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