pourquoi faut-il (re)voir ce film culte au cinéma ? – .

pourquoi faut-il (re)voir ce film culte au cinéma ? – .
Descriptive text here

1 Un des derniers contes modernes ?

Apparu pour la première fois sur les écrans français en avril 2002, Enlevée comme par enchantement avait valu à Hayao Miyazaki, alors sexagénaire, son premier Oscar. Alors que le cinéaste japonais vient de recevoir le troisième de sa carrière (si l’on compte l’Oscar d’honneur décerné par John Lasseter en 2014), ce chef-d’œuvre de l’animation mondiale s’apprête à sortir de neuf dans nos salles obscures. L’occasion pour ceux qui n’ont pas encore découvert cette aventure sombre et enchanteresse qui n’a rien à envier aux meilleurs contes de fées de l’histoire de la littérature.

Une prouesse à ne pas prendre à la légère, car même si les critiques comparent souvent (à juste titre) ce film d’animation à Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, nous avons ici affaire à une œuvre tout à fait originale. A l’heure où les références de genre au cinéma sont soit des adaptations littéraires, soit des réappropriations d’histoires issues de la tradition orale, Enlevée comme par enchantement propose une histoire contemporaine créée de toutes pièces. Rien d’étonnant quand on connaît les nombreux contes qui ornent la bibliothèque de Miyazaki.

2 La réapparition de Chihiro

Lorsque les parents de la jeune Chihiro sont punis pour leur cupidité en étant transformés en cochons dans un parc à thème du désert, elle doit se débrouiller toute seule pour les sauver de cette malédiction. L’idée qu’une jeune fille de 10 ans livrée à elle-même dans un monde fantastique hostile soit l’héroïne de l’histoire n’est pas anodine. Lors d’un entretien recueilli par le critique et historien du monde de l’animation Charles Solomon, le réalisateur a exprimé avoir « J’ai créé ce film pour les cinq jeunes filles d’amis qui viennent chaque été séjourner dans ma cabane à la montagne… J’ai lu certains mangas que leurs filles y ont laissés, et ce qui m’a frappé, c’est à quel point on leur a donné rien à lire à part des romans bon marché. Ce n’est pas vraiment cela qui fait rêver les filles de dix ans. »

En stock Vendeur partenaire

Voir sur Fnac.com

Ainsi, lorsque la sorcière Yubaba supprime une partie du prénom de Chihiro, ce n’est pas seulement son destin qui est en jeu, mais aussi celui des pré-adolescentes qui pourraient s’identifier à elle. L’effacement fantomatique (selon une traduction littérale du titre original) qui affecte le prénom de l’héroïne est aussi celui dont a été victime l’imagination des lecteurs de shōjo qui faisaient fureur au moment de la sortie du film. Et si la petite fille peut s’efforcer de s’emparer de son destin, rien n’empêche les jeunes spectateurs d’en faire autant.

3 Une œuvre anticonformiste

La rébellion de Chihiro est aussi celle de son auteur. C’est une œuvre qui n’a pas peur d’aller à contre-courant, à bien des égards. Il y a d’abord le rejet total de la culture kawaii qui envahit les mangas destinés aux jeunes lecteurs, évoqué précédemment. Il y a ensuite, dès l’ouverture du film, la critique du capitalisme sauvage et de l’avarice qui s’empare des hommes (au point de les métamorphoser en porcins à faire frémir Circé elle-même). Cependant, le dernier aspect révolutionnaire de l’œuvre ne réside pas dans sa narration, mais dans sa mise en scène.

Au moment de la sortie de Enlevée comme par enchantementtout le monde annonce la fin de l’animation 2D. La route de l’Eldorado Et Atlantide, l’empire perdu se cassent les dents au box-office dès le premier épisode de la franchise L’ère glaciaire est une réussite éclatante. Parvenir à remporter un Oscar pour un film d’animation majoritairement dessiné à la main dans le contexte de l’époque est déjà un exploit. Quand on sait que la dernière œuvre de Hayao Miyazaki vient aujourd’hui de réitérer ce tour de force, on comprend mieux pourquoi l’animateur japonais est considéré comme l’un des maîtres absolus du médium à travers le monde.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT l’essence et le diesel plus chers aujourd’hui