Surmonter un traumatisme | Réformés.ch – .

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C’était un adolescent expansif et bavard, et l’adulte de 44 ans qu’il est aujourd’hui est extraverti et ouvert. Mais lorsqu’il est arrivé d’Équateur en Suisse à l’âge de 15 ans, mineur étranger et isolé, Luis Ludena est tombé dans un sombre silence. « Je suis devenue introvertie, parce que je n’osais pas parler français, j’ai subi des commentaires sur mon accent. J’étais super triste… Mon identité, ma personnalité a complètement changé. Cela m’a blessé, j’ai fait une longue dépression, mais je ne l’ai pas compris. Une phase difficile que le jeune homme a traversée sans aide spécifique et sans accompagnement, avant de trouver une stabilité intérieure et d’étudier, jusqu’à devenir éducateur spécialisé.

La question de la santé mentale des migrants reste un impensable collectif. 60 à 80 % des demandeurs d’asile souffrent de troubles psychologiques. « Venant d’un pays en guerre ou instable, ils ont presque par définition vécu un traumatisme », explique Saskia von Overbeck Ottino, psychiatre et pédopsychiatre. Traumatisme? « C’est un événement psychique qui submerge notre capacité à relier les choses. Elle survient lorsqu’on est exposé à quelque chose de traumatisant: un événement réel qui s’est produit, un accident de voiture ou des bombardements incessants», explique celle qui est également médecin consultant aux Hôpitaux universitaires de Genève.

Le traumatisme a plusieurs dimensions. Quantitatif d’abord : quitter sa famille, ses repères, son existence, subir les violences de son pays, provoque des souffrances psychologiques, sans compter les attentats, les enlèvements et les multiples dangers que comportent les routes migratoires. Enfin, à l’arrivée, l’insécurité des foyers, la déshumanisation des démarches administratives et le manque d’accès à des soins médicaux adaptés peuvent provoquer des traumatismes encore plus « pénétrants » en raison de leurs dimensions qualitatives. De manière générale, « lorsque le traumatisme est infligé par un humain qui veut vous faire du mal, voire votre mort, cela active des angoisses archaïques. Pour les jeunes, l’autre, l’adulte censé être protecteur et attentionné, devient le persécuteur. C’est alors le sentiment de sécurité intérieure, indispensable à la vie, qui est atteint», décrit Saskia von Overbeck Ottino.

 
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