Savez-vous ce qu’il y a sur cette photo ? C’est surprenant, mais beaucoup de jeunes Français ne savent pas comment l’identifier.
Les jeunes ont clairement du mal à reconnaître ce qui pousse dans les jardins ou les champs avant d’être collecté par les agriculteurs et mis en vente dans les supermarchés ou les marchés. C’est ce que démontre une enquête Harris Interactive réalisée en ligne les 20 et 21 février, auprès d’un échantillon de 1 058 personnes représentatif de la population française. Cause principale : les Français achètent de moins en moins. Les habitudes de consommation évoluent et force est de constater que les produits du potager sont de moins en moins appréciés.*
Cela a des implications importantes. Les jeunes ont du mal à reconnaître certains fruits et légumes puisqu’ils ne font pas partie de leur quotidien. Selon l’enquête, 18% des 15/24 ans ne parviennent pas à identifier une courgette sur une photo par exemple. Ils le prennent pour un concombre. 2% supplémentaires pensent avoir affaire à une aubergine. Chez les adultes, le problème persiste également mais à une échelle moindre : 10 % répondent qu’il s’agit d’un concombre. De plus, 4 % des répondants de la nouvelle génération ne parvenaient pas à identifier un chou-fleur. Pour les fruits, même si l’orange sanguine est parfois confondue avec le pamplemousse, les erreurs sont moins fréquentes.
Seulement 46% des personnes interrogées déclarent cuisiner régulièrement avec des légumes frais. Pour les 15/24 ans, ce chiffre tombe à 31 %. Les deux principales raisons sont les prix et le manque de temps de préparation. Les jeunes sont aussi ceux qui se tournent le plus vers la restauration rapide. 59% déclarent manger dans un fast-food au moins une fois par semaine, un chiffre bien plus élevé que dans la population générale (37%).
Les jeunes sont également nombreux à consommer des plats préparés : 44% contre 23% dans la population générale. Ils ne sont également que 66% à consommer régulièrement des fruits frais, 72% pour des légumes contre 81% des Français qui en mangent plusieurs fois par semaine. Ils préfèrent les féculents (89 %) ou les conserves (40 %).
Cette enquête réalisée à la demande d’Olivia Grégoire, ministre déléguée chargée de l’Entreprise, du Tourisme et de la Consommation, a confirmé ses inquiétudes. Elle souhaite alors renforcer « l’éducation alimentaire des Français », notamment auprès des jeunes. Elle souhaite également encourager une alimentation comportant davantage de produits frais, comme le rapporte Le Figaro. Le ministre déplore que les familles aux revenus modestes soient celles qui « consomment le plus d’aliments transformés, et qui n’ont pas le temps de cuisiner car elles ont des horaires irréguliers ». Un problème particulièrement criant dans les familles monoparentales. Comme l’explique l’expert en alimentation Eric Birlouez, pour Europe 1« Il est plus facile, pour un couple, pour un cadre en télétravail, de cuisiner des produits frais plutôt que des produits transformés. Mais ces plats cuisinés simplifient la vie des familles monoparentales, moins fortunées, aux journées longues.»
