« L’antisémitisme n’a rien à voir avec ma démission »

« L’antisémitisme n’a rien à voir avec ma démission »
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Le JDD. Pourquoi avez-vous démissionné de votre poste de maire de Mions ?

Claude Cohen. J’aurai 76 ans. J’ai formé des jeunes capables de me succéder, ce qui me rassure sur le fait que la ville sera très bien gérée. De plus, je demeurerai au conseil municipal et au conseil métropolitain.

La première raison de ma démission est la charge administrative et la baisse des dotations de l’État et son manque de soutien. Ensuite, depuis que la métropole de Lyon est passée sous égide écologiste, je n’ai pratiquement plus d’aide. Je devrais avoir entre 800 000 et 1,5 million d’aide sur ce mandat. Lors du mandat précédent, à l’époque de Gérard Collomb, nous avons obtenu plus de 15 millions d’euros d’aide. C’est triste de ne plus être aidé par ces autorités. Je ne peux pas expliquer la raison.

Finalement, la goutte d’eau qui a fait déborder le vase tombe dans le cadre de la loi SRU [qui dispose qu’une commune de plus de 15 000 habitants doit disposer de 25 % de logements sociaux au sein de son parc de résidences principales NDLR ]. Mions, c’est environ 18,5% de logements sociaux. La ville n’a pas de terrain. Donc, pour construire, il faut acheter une maison, la démolir et construire un petit bâtiment sur le terrain. J’ai fait de mon mieux et je n’ai pas refusé un seul permis de construire depuis 10 ans. Mais la préfecture manque de Mions. J’ai alors fait une demande de transfert gratuit qui a été rejetée par le préfet. J’ai écrit à Madame la Préfète en argumentant. Elle n’a pas répondu. Ainsi, avant d’envoyer ma lettre de démission, j’ai signé ma lettre d’appel contentieux. La lourdeur de ces démarches fait qu’aujourd’hui, j’abandonne.

En lisant la presse, votre démission est en partie due aux insultes antisémites dont vous avez pu être victime. Quel rôle l’antisémitisme a-t-il joué dans votre décision de démissionner ?

Le reste après cette annonce

L’antisémitisme n’a rien à voir avec ma démission. Certains de mes commentaires ont été déformés par les médias. Aujourd’hui, une quarantaine de maires démissionnent chaque mois et 72 % des maires ne souhaitent pas se représenter en 2026 en raison des lourdeurs administratives. Je fais partie de ces maires.

Certains de mes propos ont été déformés par les médias

Pourquoi avez-vous décidé de partir maintenant, dix ans après le début de votre premier mandat ?

Au premier tour en 2014, j’avais obtenu 39 % des voix. Au deuxième tour, j’ai gagné sur une triangulaire. En 2020, les Miolands étaient satisfaits et m’ont réélu avec 60 %. Je suis très fier d’avoir un taux de satisfaction aussi élevé. Désormais, je préfère passer la main à quelqu’un de plus jeune et l’accompagner pendant deux ans. J’espère que cette personne sera facilement réélue en 2026.

Qui vous a soutenu dans votre décision ?

Les quarante-cinq maires qui m’ont écrit ne m’ont pas soutenu parce que j’étais juif. Ils m’ont écrit pour me féliciter du travail accompli. La trésorerie de la ville est saine, j’ai construit des terrains de sport et isolé des bâtiments.

Que souhaitez-vous retenir de vos dix années passées à la mairie de Mions ?

Le taux de délinquance est pratiquement nul, grâce à notre action. Nous sommes passés de six policiers non armés à douze policiers armés. La ville s’est dotée de 140 caméras. C’est complètement sécurisé. J’ai construit autant que possible, notamment un terrain de football, un terrain de rugby et un complexe sportif. Nous avons introduit la nourriture biologique à la cantine avant que tout le monde ne nous le demande.

Qu’allez-vous faire maintenant?

Je suis un grand-père heureux et un mari heureux. Je vais être plus présent auprès de ma famille.

 
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