Le prix du cacao durable est débattu lors de la Conférence mondiale à Bruxelles

Le prix du cacao durable est débattu lors de la Conférence mondiale à Bruxelles
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Planteurs, négociants, fabricants et distributeurs sont réunis du 21 au 24 avril à Bruxelles pour la cinquième Conférence mondiale du cacao. La réunion se tient dans un contexte inédit, marqué par des prix qui ont atteint des records historiques, et alors que de nouvelles réglementations européennes contraignantes pour les producteurs de cacao doivent entrer en vigueur fin décembre, pour lutter contre la déforestation.

Payez plus pour du cacao durable. » En choisissant ce titre, l’Organisation internationale du cacao (Icco) a donné le ton, quitte à se priver de certains sponsors pour cette cinquième conférence mondiale.

Hormis le groupe Mars, les multinationales n’ont pas répondu à son appel. L’un d’eux a fait comprendre officieusement aux organisateurs qu’il n’était pas possible de se rallier derrière un tel slogan, alors que d’autres ont fini par accepter de financer au minimum à la conférence, sous condition de ne pas y comparaître. Un positionnement qui en dit long sur les difficultés des majors du cacao à s’engager publiquement à rémunérer davantage les agriculteurs.

Des planteurs soutenus par la Reine des Belges

Malgré ces signaux peu encourageants, parler de prix est bien moins tabou qu’il y a quelques années, s’accordent les experts. Certains acteurs présents à Bruxelles veulent croire qu’un basculement se dessine, et s’accrochent au discours de la Reine des Belges, Mathilde, qui a ouvert la Conférence lundi 22 avril, en insistant sur la nécessité morale d’agir, dans le visage d’un ” répartition de la valeur si inégale » dans la filière cacao-chocolat.

Ce discours a été salué par tous, mais l’unanimité exprimée se fissure très vite lorsqu’il s’agit de savoir comment mieux répartir le coût d’un cacao plus durable entre les maillons de la chaîne, autrement dit lorsqu’il s’agit de savoir qui paiera un haricot plus respectable, qui ne provoque pas de déforestation, et qui permet au planteur de vivre décemment tout en envoyant ses enfants à l’école.

“Quelqu’un devra payer”

La réalité est aujourd’hui que personne ne veut partager sa marge », a relevé avec amertume Michel Arrion, directeur exécutif d’Icco à Bruxelles, et finalement, « peu de consommateurs sont prêts à payer plus », selon Philippe de Selliers, président de Choprabisco, l’Association Royale Belge des Industries du Chocolat.

Or, le producteur de cacao, maillon qui réalise la plus petite marge selon le bureau d’études Les bases, ne peut supporter les coûts de la traçabilité exigée aujourd’hui par la nouvelle réglementation européenne, a encore rappelé la Côte d’Ivoire, premier fournisseur mondial de fèves, qui appelle à la responsabilité de la filière cacao.

Dans cette grande partie de ping-pong, chacun doit prendre ses responsabilités, selon l’Organisation internationale du cacao, y compris les États producteurs et l’Europe, en tant que marché importateur, » parce qu’en fin de compte, quelqu’un devra payer”.

 
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