Gaëtan Legros et Alix Verbruggen reconnus coupables de l’assassinat de Nico Becker par la cour d’assises de Namur

Gaëtan Legros et Alix Verbruggen reconnus coupables de l’assassinat de Nico Becker par la cour d’assises de Namur
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Gaëtan Legros, 32 ans, a avoué avoir tiré à deux reprises sur Nico Becker avec une arme de chasse le 8 août 2022. Depuis son arrestation deux jours plus tard, il a reconnu avoir tiré dans l’intention de tuer sa victime, un Jemeppois de 21 ans. Il explique son action dans le cadre du racket : Becker, qui le menaçait, s’est présenté à son domicile à Gembloux le jour des faits pour lui remettre une partie de l’argent de la friterie qu’il exploitait depuis un an. .

Ce mardi vers 21h30, après plus de 5 heures de délibéré, les jurés de la cour d’assises de Namur ont donc reconnu Gaëtan Legros coupable d’homicide volontaire. Ils ont également jugé que ce meurtre avait été prémédité, qu’il s’agissait donc d’un assassinat. Alix Verbruggen, 28 ans, amie de Gaëtan Legros, présente au moment des faits, est également reconnue coupable, en tant que co-auteur de cet assassinat.

Suite à la thèse des parties civiles et du procureur général, les jurés ont estimé que les accusés avaient préparé leur action. Nico Becker ayant annoncé son arrivée chez Legros, il demanda à son ami Verbruggen de se placer sur le terrain de pétanque, derrière son domicile et la friterie, afin d’inciter Nico Becker à venir vers lui. Cela plaçait Becker dans une fenêtre de tir idéale pour Legros, stationné au premier étage, armé d’un fusil à lunette de visée.

Parmi les armes, il en avait préparé et chargé trois, note également la motivation du verdict, qui lui a pris un certain temps et dénote sa détermination. Il a d’abord tiré à 44 m, touchant Becker à la poitrine : «Un tir précis, qui nécessite de ne pas trembler” a analysé le procureur général dans son réquisitoire. Ce premier coup de feu n’ayant pas tué Nico Becker instantanément, l’accusé Legros a parcouru la distance qui le séparait de sa victime, ce qui lui a pris une à deux minutes. Il a également changé d’arme en cours de route, la première s’étant enrayée. Et à aucun moment il n’a abandonné avant d’« achever » Becker d’un deuxième coup, à bout portant, dans la tête.

Le comportement des prévenus après coup a également contribué à démontrer qu’ils avaient un scénario préétabli. Les deux hommes ont chargé le corps dans la Citroën Berlingo de la victime puis l’ont conduit jusqu’à un bois à Lonzée avant d’y mettre le feu. Ils ont ensuite pris une douche et ont jeté leurs vêtements portant des traces du crime. Puis, le soir, ont constaté les parties civiles, ils se sont rendus au restaurant, passant, selon leurs mots, « une bonne soirée, dans une ambiance détendue ». Jusqu’à leur arrestation, le 10 août pour Legros, le 11 pour Verbruggen, les deux hommes se sont comportés comme si de rien n’était, gardant le silence sur le sort qu’ils avaient réservé à Nico Becker.

Du côté de la défense, Me Mayence a plaidé l’absence de préméditation, estimant que rien dans le geste de Legros ne révélait une préparation : «Il a agi dans la précipitation et ce qui s’est passé était tout sauf un plan organisé par quelqu’un d’aussi intelligent que lui. Les armes ont été chargées à la hâte lorsque Nico Becker est arrivé sur les lieux. Ce dernier aurait été volontairement attiré à proximité des terrains de pétanque par la présence d’Alix Verbruggen pour offrir à Gaëtan Legros un bon angle de tir : «Ils n’avaient aucun moyen de prédire que la victime allait arriver là-bas et non par la façade du bâtiment, réfuta Me Mayence. Et la distance de tir, 44 mètres, est tout sauf idéale lorsqu’on veut être sûr de son tir.

Plaidant pour Alix Verbruggen, Me Bouchat est allé dans le même sens : «Les faits se sont déroulés en plein jour, un dimanche d’août, en plein air, alors que le bâtiment du Vieux Noyer était entouré de maisons… » Au point qu’une voisine est sortie de chez elle, alertée par le bruit du deuxième coup de feu. “En ce moment, Gaëtan Legros lui explique qu’il vient de tuer un Becker qui lui extorquait et qu’il n’avait pas d’autre solution”, a noté Jean-Philippe Mayence, en concluant : “Il a agi en panique.” Pour Verbruggen, Michel Bouchat a donc demandé l’acquittement de l’accusation de meurtre.

Les parties civiles et le procureur général ont analysé ses premières déclarations devant la police et le juge d’instruction comme des aveux. Notamment le passage où Verbruggen déclare : «Gaëtan m’a dit d’aller jouer à la pétanque et que quand Nico arriverait il viendrait me dire bonjour et qu’il en profiterait pour lui tirer dessus. Mais l’avocat de la défense a demandé au jury de relire ces déclarations dans leur intégralité. Citant d’autres passages : «Je ne pensais pas qu’il allait le faire, je ne croyais pas qu’il en était capable. Verbruggen l’a dit à plusieurs reprises.

Me Bouchat a également pointé de nombreux passages où, interrogé par les enquêteurs sur la manière dont s’est déroulée la scène, l’accusé Verbruggen avait répondu de manière approximative : «On lui demande si Legros l’a envoyé à la pétanque parce que ça lui donnerait un bon angle de tir et il répond « je suppose ». Il fait des hypothèses après coup, ce qui montre qu’il n’était pas au courant d’un plan préparé.» Un plan que l’avocat a également qualifié de très invraisemblable : «Il aurait accepté de jouer au bouc pour attirer Becker vers lui pour qu’on lui tire dessus quand ils se disent bonjour, avec une arme de chasse à 40 mètres ? Dangereux voire suicidaire : «L’expert en balistique vous a expliqué qu’à cette distance une erreur d’angle de tir d’un degré l’aurait dévié d’un mètre… »

Les aveux de Verbruggen ne l’étaient pas, a conclu son avocat : «Il termine ses déclarations en assurant qu’il n’a assassiné personne ». Et d’insister auprès des jurés : «Un aveu ne constitue pas une preuve. Et vous ne disposez d’aucun élément au dossier qui apporte la preuve d’un acte volontaire commis par Alix Verbruggen ayant permis la commission du meurtre… »

Ce mercredi, les débats se poursuivront sur la peine. Pour meurtre, les deux hommes pourraient être condamnés à une peine allant jusqu’à 30 ans de prison.

Lire aussi : les plaidoiries de la défense

 
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