La Suède offre aux migrants des primes de retour élevées

La Suède offre aux migrants des primes de retour élevées
La
      Suède
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      aux
      migrants
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      retour
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Le gouvernement suédois souhaite augmenter considérablement la prime au retour volontaire des migrants dans leur pays d’origine, jusqu’à 30 000 euros. Les experts estiment toutefois que cette mesure est inefficace et trop coûteuse.

Par Julia Wäschenbachh, ARD Stockholm

Jusqu’à 30 000 euros : c’est la somme colossale que la Suède veut verser aux migrants qui tourneront le dos au pays à partir de 2026. La proposition émane de la droite, qui est indirectement impliquée au gouvernement depuis près de deux ans. En tant que pourvoyeur majoritaire de la coalition bourgeoise, elle prône une ligne de plus en plus dure à l’égard des réfugiés. Le mot d’ordre : ne pas se contenter de limiter l’immigration, mais favoriser l’émigration.

Ludvig Aspling, porte-parole du parti d’extrême droite Démocrates de Suède pour la politique migratoire, déclare à propos de la prime de sortie : « Nous considérons cela comme le dernier recours dans la politique d’intégration. Si rien d’autre ne fonctionne, si nous constatons qu’il n’y a pas d’autre solution pour certaines personnes, si elles ne trouvent pas d’emploi et ne s’intègrent pas, alors nous devons leur proposer de rentrer chez elles. »

Les récompenses ont jusqu’à présent reçu peu d’attention

La prime de sortie existait déjà en Suède, mais elle était beaucoup plus faible et rarement utilisée. Cette forte augmentation fait partie des nombreuses modifications de la loi sur l’asile que le gouvernement prévoit ou a déjà mises en œuvre. Andrea Spehar, politologue à l’Université de Göteborg, explique : « Le gouvernement et les Démocrates suédois tentent de concevoir un système d’intégration et de migration aussi restrictif que celui du Danemark. Ils veulent suivre les traces du Danemark. »

Effet plutôt faible au Danemark

Les Suédois ont également copié le système de primes d’émigration de leur voisin. Un rapport commandé par le gouvernement lui-même met toutefois en doute son efficacité. L’économiste Joakim Ruist, auteur du rapport, ne croit pas que ces primes puissent inciter davantage de personnes à émigrer – et fait référence au Danemark voisin : « Le Danemark verse un montant tout aussi élevé pour le départ volontaire. Résultat : l’émigration y a augmenté de 100 à 200 personnes par an. Il y a donc un effet, mais il n’est pas assez important pour que je le décrive comme significatif. »

Impact possible sur Volonté d'intégration

En Suède, Ruist estime que la prime pourrait inciter environ 700 migrants supplémentaires à quitter le pays chaque année. Mais elle pourrait aussi envoyer un signal problématique aux immigrés restés en Suède, dit-il : « L’une des conséquences possibles est que le départ mène à l’exclusion : vous êtes tellement indésirable que nous sommes prêts à payer pour nous débarrasser de vous. Cela pourrait à son tour amener certaines personnes à perdre leur motivation à s’intégrer. Et il n’est pas nécessaire que le nombre de ces personnes soit si important pour que l’effet financier positif disparaisse. »

Selon Ruist, la Suède ne peut pas faire d’économies grâce à cette mesure. Mais cela ne doit pas non plus être le seul objectif. La prime et son annonce ont également un effet dissuasif. Lors de la crise des réfugiés en 2015, la Suède a accueilli plus de réfugiés par habitant que n’importe quel autre pays d’Europe. Le message est désormais clair : la Suède n’est plus le paradis de l’immigration qu’elle était autrefois considérée. Les réfugiés ne sont plus les bienvenus ici.

Julia Waschenbach, ARD Stockholm, tagesschau, 13 septembre 2024 20h05

 
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