que sait-on de ce motif qui a permis d’acquitter un policier accusé de violences sur sa femme et ses enfants ? – .

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l’essentiel
Le 18 avril, la Cour d’appel a décidé d’acquitter un ancien policier, accusé de violences sur sa femme et ses enfants. Les magistrats ont fait valoir un « droit de rectification », motif interdit depuis 2019. Explications.

C’est une décision de justice qui n’a pas manqué de faire parler. Il y a quelques semaines, Yves Milla, ancien major de la police aux frontières (PAF) a été relaxé par la cour d’appel de Metz (Moselle). Ce père de famille était poursuivi pour des violences commises sur ses deux enfants et son épouse. Dans leur jugement, rendu jeudi 19 avril dernier, les magistrats du tribunal ont en effet reconnu aux parents un « droit de correction » sur leurs enfants, citant entre autres ce qu’on appelle le « droit positif français ». Derrière ce terme, comprenez toutes les règles applicables à un instant donné.

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En pratique, la cour d’appel de Metz a certes reconnu que des violences contre des enfants ont eu lieu, mais elle « autorise actuellement le juge pénal à renoncer à sanctionner les auteurs de violences tant qu’ils n’ont pas causé de préjudice à l’enfant, qu’ils demeurent proportionnés au manquement commis et qu’ils ne présentent pas de caractère humiliant.

Une « décision hallucinante »

«Cette décision m’a laissé sans voix», a déclaré Me Jérôme Tiberi, l’avocat des enfants. La cour d’appel l’a acquitté car elle considérait ces violences comme légitimes. Mais elle s’appuie sur un fait justificatif qui n’existe pas en droit positif ! Et pour cause, cela fait presque cinq ans que ce prétendu « droit de rectification » est interdit en . “Le droit de rectification a existé, il y a longtemps, d’un parent sur un enfant, d’un mari sur sa femme, il s’appliquait même aux enseignants sur leurs élèves, mais il a été plusieurs fois contredit par la Cour européenne des Droits de l’Homme” , évoque Me Mikaël Benillouche, auprès de nos confrères de Parisien.

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En 2019, c’est la loi « anti-fessée » qui a permis d’interdire le « droit de rectification » du droit français. L’article 371-1 du Code civil précise ainsi que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ». Dans le cas d’Yves Milla, l’intéressé n’aurait pas – selon le tribunal – infligé à ses enfants « des peines humiliantes telles que le fouet ou l’obligation de manger à terre ». Le policier plus âgé parle de « grosses claques », de coups dans le ventre, ou de longues minutes « collées au mur quand on ne range pas bien son linge, si on n’a pas de très bonnes notes ». Yves Milla a totalement réfuté les faits, évoquant simplement une « éducation rude et stricte avec (ses) fils ».

Reste que la décision de la cour d’appel de Metz est difficile à convaincre : « C’est une décision hallucinante », s’insurge Charlotte Leduc, députée LFI. « C’est un très mauvais message que la justice française envoie pour décourager les femmes des policiers et leurs enfants de porter plainte. Elle dit aux autres : ‘n’essayez même pas !’ ». Trois recours ont été déposés dans cette affaire. En première instance, Yves Milla a néanmoins été condamné par le tribunal correctionnel de Thionville (Moselle) à 18 mois de prison avec sursis probatoire de deux ans ainsi qu’au retrait de l’autorité parentale.

 
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