À quels sondages faut-il se fier pour l’élection présidentielle américaine de 2024 opposant Biden à Trump ? – .

À quels sondages faut-il se fier pour l’élection présidentielle américaine de 2024 opposant Biden à Trump ? – .
Descriptive text here

Dans cette rubrique tirée de l’American Election Courier, nos journalistes répondent aux questions de nos lecteurs.

À quels sondages faut-il se fier pour la prochaine élection présidentielle ?

Il existe des milliers de sociétés de sondage aux États-Unis, et des centaines d’entre elles produisent presque quotidiennement des enquêtes sur les intentions de vote des Américains. Vers quelle direction se tourner et comment naviguer dans cette masse d’informations ?

Plusieurs facteurs peuvent influencer la fiabilité d’un sondage, explique Vincent Raynauld, professeur de communication politique à l’Emerson College de Boston. On peut penser à la représentativité des personnes interrogées, à la méthodologie utilisée pour les contacter et aux orientations politiques de certaines entreprises.

Le professeur suggère à ceux qui veulent s’y retrouver et évaluer la crédibilité d’une enquête d’utiliser le classement établi par le site FiveThirtyEight, affilié à ABC News. FiveThirtyEight attribue des notes de confiance aux cabinets de sondage en fonction de trois critères principaux : le parcours des sondeurs, les erreurs et biais méthodologiques qui peuvent leur être imputés, ainsi que la transparence dans la révélation des résultats.

Ce sont les enquêtes produites collectivement par le New York Times et Sienna College qui arrivent en première place sur la liste, suivis par ceux d’ABC News-Washington Post et la faculté de droit de l’Université Marquette, située dans le Wisconsin. Emerson College, qui mène ses propres enquêtes, arrive neuvième sur quelque 277 entreprises étudiées.

Mais mieux vaut ne pas s’appuyer sur un seul cabinet et plutôt consulter plusieurs enquêtes différentes, souligne Vincent Raynauld. A cette fin, le New York Times produit occasionnellement une « enquête d’enquêtes » qui rassemble et synthétise les enquêtes réalisées sur une période donnée.

« Quand on voit une tendance qui se répète d’une enquête à l’autre, c’est bon signe. Mais quand on voit une enquête dont les résultats ressortent, on peut se poser certaines questions, par exemple sur la date à laquelle l’enquête a été réalisée et la méthodologie utilisée. »

Facteurs régionaux

M. Raynauld suggère également que les fans accordent une attention particulière aux intentions de vote dans un certain nombre de swing states. Ces États swing pourrait changer de camp entre Républicain et Démocrate et faire pencher la balance des pouvoirs. Les États à surveiller cette année sont la Pennsylvanie, le Wisconsin, le Michigan, l’Arizona, la Géorgie, la Caroline du Nord et le Nevada.

« Les sondages nationaux donnent une idée de ce qui se passe en général, mais quand on regarde les sondages par État, on a une meilleure idée de la façon dont les électeurs vont être répartis. »

Pour rappel, le président des États-Unis n’est pas élu au suffrage universel, mais par un collège électoral dont les électeurs sont désignés État par État. Le nombre d’électeurs des États varie en fonction du poids démographique de chaque État. Pour devenir président, il ne faut pas nécessairement obtenir le plus grand nombre de voix, mais plutôt recueillir le soutien d’une majorité d’électeurs, soit 270 ou plus.

Pour prendre le pouls

À environ six mois des élections – une éternité en politique – les récents sondages sont-ils utiles pour prédire le vainqueur des élections du 5 novembre ? Frédérick Gagnon, directeur de l’Observatoire américain de la Chaire Raoul-Dandurand, le croit.

« Plusieurs observateurs diront qu’à six mois des élections, il est trop tôt pour consulter les sondages. Mais si l’on regarde la même période en 2020, les intentions de vote sont restées stables jusqu’aux élections de novembre. Nous pouvons nous attendre à ce que cette situation reste stable, sauf événements graves tels qu’un attentat terroriste ou une crise internationale. »

Le candidat républicain Donald Trump bénéficie pour l’instant d’une légère avance, mais les résultats changent peu d’un sondage à l’autre. Une stabilité que Frédérick Gagnon attribue au profil des deux candidats.

« Ce sont deux candidats très connus des électeurs. Joe Biden est en politique depuis les années 1970 et a été vice-président de Barack Obama pendant deux mandats. Trump est également très connu du public américain. Ils ont tous deux un mandat présidentiel derrière eux et ils se sont déjà affrontés en 2020. Les comparables sont déjà connus. À ce stade, il est peu probable que nous apprenions quoi que ce soit de nouveau à leur sujet. Alors que par le passé, on en apprenait davantage sur les candidats pendant la campagne, comme avec Barack Obama en 2008 ou Mitt Romney en 2012. [ce qui pouvait faire bouger les sondages]. »

Malgré cet air de déjà vu, les choses sont loin d’être gravées dans le marbre. Le calendrier électoral américain comporte encore plusieurs dates importantes qui pourraient redonner un nouveau souffle à l’un des deux candidats : les conventions nationales des deux partis (en juillet pour les Républicains, en août pour les Démocrates) et les débats télévisés en octobre, s’ils prend place. Sans parler des conséquences possibles sur l’électorat des différents procès auxquels Donald Trump est confronté.

Autant d’événements qui pourraient faire osciller, temporairement ou définitivement, les aiguilles des sismographes des observateurs de la politique américaine.

« Les sondages ne sont pas des outils parfaits », affirme Frédérick Gagnon, rappelant qu’en 2016, les sondages donnaient Hillary Clinton clairement gagnante face à Donald Trump. « Nous nous appuyons sur les sondages comme outils pour connaître l’humeur d’un pays sur une question donnée. C’est utile pour parler de probabilité, mais pas pour prédire l’avenir. »

A voir en vidéo

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Sophie et sa fille Louise, Charles III hilarant… la famille royale s’éclate à Windsor
NEXT Effondrement de la dalle des toilettes du pavillon E de l’ESEA ex-ENEA : la réaction du Coud