Après près de cinq années marquées par une crise économique aiguë et une inflation galopante, le Liban commence à connaître une légère accalmie. L’indice des prix à la consommation (IPC), qui mesure l’évolution des prix des biens et services, enregistre un ralentissement important depuis le début de l’année. En effet, le taux de croissance annuel de l’IPC s’élève désormais à 70,36%, contre plus de 200% il y a un an. Cette tendance positive est principalement imputable à la stabilisation du taux de change de la livre libanaise face au dollar américain, après une hausse disproportionnée au cours de l’année 2023.
Voici le facteur clé pour ralentir l’hyperinflation
La flambée du taux de change, qui a atteint un sommet à 140 000 livres libanaises pour un dollar en mars 2023, a eu un impact direct sur les prix des biens et services importés, alimentant ainsi l’inflation. La stabilisation du taux de change autour de 89 500 livres pour un dollar ces derniers mois a contribué à ralentir cette spirale inflationniste.
Les prix restent élevés et les inégalités persistent
Malgré ce ralentissement, l’inflation au Liban reste à un niveau très élevé, impactant fortement le pouvoir d’achat des ménages. Les prix des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées ont augmenté de 51,37% sur un an, tandis que le coût du logement a bondi de 108,31%. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les salaires n’ont pas suivi le rythme de l’inflation, creusant ainsi les inégalités sociales.
Le ralentissement de l’inflation constitue un premier éclaircissement dans un contexte économique encore fragile. Si cette tendance se poursuit, elle pourrait contribuer à améliorer le pouvoir d’achat des ménages et à relancer l’activité économique. Toutefois, des incertitudes persistent quant à l’évolution future du taux de change et de l’inflation mondiale. La poursuite des réformes économiques et la stabilisation du système financier seront cruciales pour sortir durablement le Liban de la crise.
