Le groupe pétrolier portugais a bondi de 20% rien que dans la séance d’hier, après avoir annoncé un rapport très prometteur sur le champ de Mopane, au large de la Namibie. Une découverte qui permet au marché de réévaluer ses comptes sur un dossier qui suscitait jusqu’ici la prudence en raison d’une valorisation très généreuse pour des performances inférieures à la moyenne du secteur.
Dans le secteur pétrolier, l’Europe occidentale comptait en 2023 trois sociétés valant plus de 100 milliards de dollars (Shell, TotalEnergies et BP Plc), trois sociétés capitalisées entre 20 et 100 milliards de dollars (Equinor, ENI et Neste Oyj) et trois sociétés dont la valorisation oscillait entre 10 et 20 milliards de dollars (Repsol, Aker BP et OMV). Ces dernières semaines, il faut ajouter un dixième larron à la liste : Galp Energia, le groupe portugais dont la valeur a augmenté de 80 % en un an, pour atteindre 15 milliards de dollars.
L’entreprise est l’héritière des prospections lusitaniennes en Afrique, notamment en Angola et au Mozambique lorsque ces territoires étaient sous contrôle portugais, ainsi qu’au Brésil. Au niveau structurel, Galp peut être décrite comme une société pétrolière intégrée, présente dans l’Exploration & Production (E&P), le raffinage et la distribution et les énergies renouvelables. En 2023, Galp a produit 122 300 barils équivalent pétrole par jour (bepj, pétrole et gaz compris), contre 2 483 000 bepj pour TotalEnergies par exemple. La grande majorité de la production provient désormais du bassin de Santos, au Brésil, et dans une moindre mesure du Mozambique.
Découverte offshore dans le bassin d’Orange
Galp a annoncé dimanche avoir achevé la première phase d’exploration du champ de Mopane, au large de la Namibie, et qu’elle estimait qu’il pourrait contenir au moins 10 milliards de barils de pétrole. Deux puits ont été forés et testés. Ce champ est situé dans le bassin d’Orange où Shell et TotalEnergies ont réalisé plusieurs découvertes pétrolières et gazières. Galp a déclaré que les débits obtenus lors des tests ont atteint la limite maximale autorisée de 14 000 barils par jour, ce qui pourrait faire de Mopane une découverte commerciale importante.
“Dans le seul complexe de Mopane, et avant de forer des puits d’exploration et d’évaluation supplémentaires, les estimations des hydrocarbures en place sont de 10 milliards de barils d’équivalent pétrole ou plus.», est-il précisé dans le communiqué. Galp détient une participation de 80 % dans le permis d’exploration pétrolière 83 (PEL 83), qui couvre une superficie de près de 10 000 kilomètres carrés dans le bassin d’Orange.
La Namibie pourrait devenir une nouvelle Source de revenus pour Galp, qui dispose actuellement d’importants investissements au large du Brésil et est également présent dans un projet de gaz naturel dans le bassin de Rovuma au Mozambique. Galp a déjà indiqué qu’elle pourrait lancer un processus pour attirer d’autres investisseurs vers le projet.
Le groupe de producteurs de pétrole OPEP+, qui a perdu l’Angola et d’autres acteurs ces dernières années, envisage la Namibie comme membre potentiel alors qu’il met en place ce qui pourrait être la quatrième plus grande production africaine d’ici la prochaine décennie, a déclaré à l’agence un responsable de l’industrie africaine. .
Une performance boursière proche de la moyenne… jusqu’à cette semaine
Performance de Galp sur 5 ans, comparée à l’indice STOXX Europe 600 Oil & Gas
Nous avons comparé l’objectif de cours moyen de neuf analystes qui ont révisé depuis hier leurs attentes sur Galp Energia. Il passe de 15,95 à 20,72 EUR, soit une augmentation de 30%, ce qui est considérable. Il laisse un potentiel théorique de 6,1%. Mais cela montre l’importance de la découverte faite en Namibie pour les investisseurs. Les analystes plus prudents soulignent généralement qu’il faut attendre de voir à quelle vitesse et à quel prix le pétrole pourra être mis sur le marché.
