L’avortement pourrait-il coûter à Donald Trump l’élection présidentielle ? – .

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C’est presque difficile à croire : après plusieurs mois de retard, Joe Biden, candidat à sa propre succession à la Maison Blanche, remonte (oh, encore très timidement) dans les sondages, et parfois même devant son rival. Une étude Ipsos pour Reuters du 9 avril lui attribue une avance de 4 points sur Donald Trump (41% contre 37%). Des sondages plus récents confirment une égalité entre les deux hommes.

Les signaux sont encourageants : est-ce dû au retentissant procès qui s’abat sur son rival depuis le 15 avril, pour de supposés pots-de-vin versés à la star du porno Stormy Daniels, à la suite de leur relation extra-conjugale ? Le doute est permis.

Selon un sondage de l’Associated Press, seul un tiers des Américains estiment que le républicain a commis des actes illégaux dans cette affaire. De plus, les électeurs sont plutôt sceptiques quant au traitement équitable de Donald Trump par les procureurs dans cette affaire, ou quant à la capacité du juge et des jurys à être impartiaux dans les affaires le impliquant. La « stratégie du martyr » du candidat républicain a porté ses fruits.

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L’avortement, une question qui divise aux États-Unis

La raison des progrès de Joe Biden par rapport à son rival pourrait aussi être recherchée ailleurs, dans un débat cher aux cœurs américains pétris de liberté ou de morale : celui sur l’avortement. Force est de constater que la campagne américaine s’est cristallisée ces dernières semaines autour de la question inflammable.

La faute, notamment, à deux décisions de justice de Floride et d’Arizona début avril. Le premier approuve l’interdiction de l’avortement au-delà de six semaines de grossesse dans le « États ensoleillés »la seconde exhume une loi de 1864 interdisant tout avortement, sauf pour la survie de la mère.

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Le tandem Biden-Harris s’est immédiatement saisi du sujet, et a lancé un clip électoral de 30 secondes dans les États clés susceptibles de faire basculer les élections présidentielles et législatives. Ils dénoncent le rôle joué par Donald Trump dans le recul des Etats-Unis sur l’avortement, lui qui a juré en 2016 de mettre fin à ce droit, et qui a nommé pour ce faire trois juges conservateurs à la Cour suprême.

Ce sont eux qui, en 2022, ont révoqué l’arrêt Roe vs Wade, qui protégeait l’accès des femmes à l’avortement au niveau fédéral depuis 1973. Depuis, la décision d’autoriser ou non une femme à interrompre sa grossesse appartient à chacun. État.

Plus que jamais aux Etats-Unis, s’opposent aujourd’hui ceux qui voudraient le retour d’une protection fédérale du droit, le pro-choix (pro-choix) aligné sur les démocrates ; ceux qui sont satisfaits de la situation actuelle ; et ceux qui voudraient approfondir encore le sillon conservateur en restreignant le droit à l’avortement au niveau fédéral, le anti-avortement (pro-vie), aligné sur le parti conservateur.

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La valse de l’hésitation de Donald Trump

Quant à Donald Trump, il ne semble pas en mesure de prendre une position claire, comme en témoignent ses récentes allées et venues sur le sujet. En février, l’ancien président a opté pour une limitation nationale de l’interruption de grossesse à 16 semaines, et pour le maintien de ce droit en cas de viol, d’inceste ou de mise en danger de la vie de la mère, selon le New York Times.

Dans une vidéo début avril, il a finalement décidé de renvoyer la décision de légalité aux Etats, comme c’est le cas actuellement. Une posture inconfortable qui pourrait lui coûter cher, selon Dominique Simonnet, journaliste spécialiste des Etats-Unis.

Quelle est la situation actuelle sur la question de l’avortement aux États-Unis ?

Dominique Simonnet : Depuis 2022, on assiste à un désordre ahurissant sur la question de l’avortement : chaque État fait ses choix, certains interdisent l’avortement au bout de six semaines… Il existe des situations dramatiques pour de nombreuses femmes qui ne peuvent pas avorter dans leur État mais pourraient avorter. dans l’État voisin.

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C’est le chaos juridique : des décisions constantes, des référendums programmés, parfois même contradictoires ! Au Colorado, deux référendums sont annoncés, l’un veut restaurer le droit à l’avortement, et l’autre s’oppose au premier référendum…

On voit donc aujourd’hui un pays avec des Etats présenter des législations différentes pour les femmes : cela pose un vrai problème de citoyenneté. Lorsque vous êtes une Californienne, vous n’avez pas les mêmes droits qu’une femme de l’Alabama sur votre corps et les Américains sont sensibles au fait de ne pas pouvoir avoir les mêmes droits que dans l’État voisin.

La situation n’est pas bonne et cela entraîne une détresse pour de nombreuses femmes, notamment dans les États les plus conservateurs comme les États du Sud, l’Alabama, la Louisiane, le Mississippi, où il n’y a quasiment aucun recours. .

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Après avoir semblé favorable à une loi nationale restrictive, Donald Trump a renvoyé la décision aux États. Pourquoi ce rétropédalage ?

Donald Trump a beaucoup hésité depuis plusieurs mois, et c’est bien sûr une question de calcul électoral : il comprend enfin qu’il ne bénéficierait pas d’une position trop proche des évangélistes.

Si en 2016, il trouvait utile d’être contre l’avortement pour se faire élire, en 2024, c’est différent : les référendums sur la question depuis 2022 ont abouti, à chaque fois, à une défaite des ultra-conservateurs. Les sondages montrent que plus de 50 % des Américains sont favorables au droit à l’avortement libéral, et 15 ou 16 % souhaitent même l’avortement le plus ouvert possible. Alors si vous vous présentez aux élections, vous vous dites que ce n’est pas bien d’être contre l’avortement.

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Son ancien vice-président évangéliste Mike Pence a rappelé la position de Donald Trump “recul” et de “gifler” pour les millions d’opposants à l’avortement qui ont voté pour lui en 2016 et 2020. Le flou du candidat pourrait-il lui faire perdre sa base conservatrice ?

En renvoyant la balle aux Etats-Unis, Donald Trump fait finalement référence à la situation dans laquelle se trouve le pays depuis 2022. Il navigue entre deux eaux et ce faisant, finalement, il déplaît à tout le monde, car la situation actuelle n’est pas bonne pour tous. Cela pourrait-il ronger un peu sa base très conservatrice ? Ce n’est pas possible, mais cet électorat n’ira pas vers Joe Biden. Cela dit, il pourrait s’abstenir de voter.

Je pense que Donald Trump cherche plutôt à rallier les indécis, les indépendants, et notamment les femmes et les jeunes. Les pourcentages de femmes et de jeunes qui soutiennent le droit à l’avortement sont élevés dans la population. Mais ces deux électorats ne seront pas tentés de se tourner vers lui s’il a une position aussi vague sur l’avortement. Leur vote serait plus favorable à Biden. Cette hésitation ne lui profite pas.

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Protection fédérale si Joe Biden est élu ?

Joe Biden a dit que si Trump était élu, il n’hésiterait pas à adopter une loi interdisant l’avortement, vous le croyez ?

C’est la propagande des démocrates. Ils font tout leur possible. À mon avis, Trump préfère laisser de côté la question de l’avortement une fois élu. C’est une patate chaude pour les Républicains, l’avortement. Ils ne veulent plus aller plus loin que la révocation de Roe contre Wade.

Si Biden est élu, il affirme qu’il adoptera une loi fédérale sur la protection. Du côté de Trump, je ne suis pas sûr qu’il sache lui-même ce qu’il veut faire s’il était élu. On n’est pas à l’abri d’une surprise avec lui. Mais au sortir de la campagne électorale, il n’aurait aucun intérêt à pousser en faveur d’une restriction nationale.

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On se demande également : Donald Trump était plus favorable au droit à l’avortement avant de changer de camp pour les besoins de sa carrière politique, a-t-il sa propre opinion sur la question ?

Au fond, je pense qu’il s’en fiche : pour lui, l’avortement n’était pas un problème jusqu’à ce que la question politique se pose pour lui. Donald Trump n’a aucune conviction là-dessus, mais il résonne toujours en termes transactionnels. « Ce qui est bon pour moi », « Ce qui me fait élire ». C’est purement un calcul d’intérêts politiques.

La question de l’avortement touche-t-elle plus le cœur des Américains que, disons, les armes à feu ?

Clairement. Le corps des femmes a toujours été une question fondamentale : c’est le lieu de la procréation, donc le lieu de l’héritage, de l’appartenance, de la propriété, de tout. C’est un problème en temps de paix et de guerre. Aux États-Unis, le débat est exacerbé par des convictions religieuses très fortes et très affirmées du côté chrétien.

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On voit bien que la pratique religieuse, notamment chez les évangélistes, fait partie de la vie quotidienne et façonne leur identité. Ainsi, lorsque nous abordons quelque chose qui a trait à leur foi, cela va à l’essentiel. La question de l’avortement entre dans ce prisme, et celle de la contraception aussi ! Pour eux, la vie est sacrée, elle ne se vend pas. En France, c’est moins important, grâce à la laïcité.

Mais l’égalité entre les citoyens est également chère au cœur des Américains. Aujourd’hui, je pense que les femmes pourraient décider de défendre le droit à l’avortement devant la Cour suprême sur le terrain de l’égalité, et susciter un débat constitutionnel.

 
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