Une note du ministère de la Justice révélée par Le Figaro prévoit l’expérimentation d’une nouvelle amende de 500 euros pour port d’arme de catégorie D (couteaux, bombes lacrymogènes…). Une bonne idée?
Existe-t-il une amende simple de 500 euros pour port de couteau ? Selon les informations du Figaro, une note du ministère de la Justice a été publiée lançant une expérimentation en ce sens à partir du 2 mai 2024 dans plusieurs régions dont Marseille, Lyon, Bordeaux, certains départements de la région parisienne ou encore Lille.
Le port d’une arme tranchante de catégorie D, qui constitue un délit, entraîne théoriquement une garde à vue. Mais cette nouveauté permettrait de désengorger les commissariats et de sanctionner immédiatement le contrevenant d’une amende de 500 euros, ou 400 euros s’il paie immédiatement.
Poignards, couteaux, matraques, puissantes bombes lacrymogènes, armes à décharge électrique, mais aussi arbalètes, coups de poing américains et frondes sont visés par cette note du 12 avril.
« Les gens sont de plus en plus sauvages »
Une sanction plus immédiate mais plus légère qui pose question à l’heure où les attaques à l’arme blanche se multiplient dans le pays. La plupart des homicides commis à l’arme blanche résultent d’altercations (44 %), dont 38 % sur la voie publique, selon les chiffres de la police judiciaire publiés par Le Figaro.
Un recours à l’amende qui ne prive cependant pas les policiers d’engager des poursuites judiciaires selon les cas.
Qu’est-ce qui dissuade les porteurs de couteaux ? Pas sûr, d’entendre divers témoignages dans Les grandes gueules du CMR. « Si c’est le prix à payer pour ma sécurité, je le paierai », explique par exemple Jessica, qui garde toujours une arme à feu dans sa voiture, et même dans celle de sa mère.
« On ne réalise pas le danger d’être une femme seule sur la route. Les gens deviennent de plus en plus sauvages», assure-t-elle, jugeant le couteau plus dissuasif que les gaz lacrymogènes. .
Une exception pour les gaz lacrymogènes ?
Bertrand, de son côté, nous raconte qu’il se fait « engueuler » par sa famille depuis 25 ans parce qu’il porte toujours un couteau sur lui. « C’est un réflexe de travail », témoigne-t-il, estimant qu’il faudrait surtout plus de contrôles dans les lieux urbains où des altercations peuvent survenir.
Christophe, vendeur dans une armurerie, n’a pas spécialement remarqué une augmentation des ventes d’armes blanches dans sa boutique. En revanche, les armes de défense sont de plus en plus populaires. “Depuis les émeutes de l’année dernière, nous avons eu une forte augmentation de tout ce qui touche à la protection des habitations et des personnes, comme les bombes lacrymogènes”, explique-t-il.
« Nous en vendons beaucoup. Cela va du père qui vient avec sa fille dans les transports en commun, au jeune qui en veut une dans sa voiture », explique l’armurier.
Produits qui, s’ils sont transportés, sont assimilés à la même catégorie que les couteaux et donnent lieu à un rappel à la loi et à une confiscation par la police. Et donc potentiellement à partir du 2 mai une amende de 500 euros. Ce qui amène l’avocat Charles Consigny à estimer qu’il devrait y avoir une « dérogation » pour que les femmes puissent continuer à se protéger.
