sur les traces des contrôleurs des prix

sur les traces des contrôleurs des prix
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La vie chère est un problème quotidien en Nouvelle-Calédonie. Le pays subit de plein fouet les crises mondiales comme celles liées notamment à la guerre en Ukraine. D’où l’importance de contrôler les prix. C’est le rôle des agents de la direction des affaires économiques.

Selon l’Institut de statistique et d’études économiques (Isee), l’indice des prix à la consommation a légèrement baissé en mars, pour le deuxième mois consécutif : -0,4%. Toutefois, sur les douze derniers mois, il a augmenté de 0,3 %. Du côté des consommateurs, cette baisse ne se ressent pas sur leurs tickets de caisse.

Les personnes interrogées sont unanimes : “Donc pour les importations, je veux bien, je peux comprendre, mais pour les produits locaux, les tomates et les salades, par exemple, sont trop chères”estime l’un d’eux. “Depuis le début de l’année, quand je fais mes courses, je reçois 15 000 francs alors que d’habitude je reçois 10 000 francs”ajoute une jeune femme.

Cette inflation importée est due à un contexte économique mondial perturbé par la crise du Covid et la guerre russo-ukrainienne. Des perturbations qui ont entraîné une augmentation du coût du fret maritime, et du prix de certaines matières premières ainsi que des variations des prix en dollars. Conséquence : certains produits de consommation courante ont vu leurs prix fortement augmenter dès leur arrivée en Nouvelle-Calédonie.

L’un des leviers pour lutter contre l’inflation est le contrôle des prix. Cette mission est dévolue au service des prix de la Direction des Affaires Economiques (DAE).

Quatre contrôleurs basés à Nouméa couvrent l’ensemble du pays, et deux sont basés dans la zone de Voh Koné Pouembo. Leur mission : faire respecter la réglementation, et sanctionner si nécessaire. Une sanction administrative qui peut grimper jusqu’à 2 millions de francs par infraction.

“Là on a une infraction”, note Lorick Uregei, contrôleur des prix, en comparant les prix pratiqués dans une enseigne avec ce qu’impose la réglementation. “Le commerçant affiche son prix public à 330 francs pour les pâtes, alors que le prix maximum, selon nos calculs, est de 287 francs.»

Ces factures, demandées aux commerçants, permettent aux contrôleurs, après calcul du coefficient de marge et du TGC, de vérifier si les prix affichés en rayon respectent ou non le cadre fixé par le gouvernement.

« Toute l’inflation importée qui a lieu à l’échelle internationale, le gouvernement n’a aucun contrôle sur elle »explique Arnaud Vittori, également contrôleur à la DAE.… »Nous ne pourrons intervenir sur les tarifs réglementés qu’à travers différents mécanismes, soit par décrets gouvernementaux, soit par accord interprofessionnel.

Un nouvel accord interprofessionnel est en cours de négociation entre l’État, les fournisseurs et les distributeurs dans le but de relancer le système du « Bouclier Qualité-Prix », qui expire en janvier 2024.

En complément de ce dispositif, afin de protéger le pouvoir d’achat des Calédoniens, quatorze familles de produits de consommation sont réglementées par décret gouvernemental. Il est en vigueur toute l’année. Il s’agit notamment de produits tels que le poulet, le beurre, l’huile, le riz et les répulsifs contre les moustiques.

Leurs prix sont vérifiés tous les trois mois par les agents de la DAE. Affichage des prix, au litre et au kilo, les produits réglementés sont scrutés, dans les 319 commerces de Calédonie (supérettes, stations-service, hypermarchés et supermarchés).

LLa mise en place de différentes mesures (boucliers qualité-prix, prix minimaux) a permis à la Calédonie d’avoir une inflation plus faible qu’en France métropolitaine et dans les autres territoires d’outre-mer, sur la période janvier 2022 à février 2024.

Parmi les produits réglementés figurent le poulet, le café, le riz, les huiles de tournesol, le beurre et les anti-moustiques. Les autres produits sont soumis à la libre concurrence, c’est pourquoi les prix peuvent varier d’une marque à l’autre, mais ils n’échappent pas aux contrôles de la DAE.

“Là, ce que je contrôle, c’est vraiment l’affichage, pour vérifier que le client a bien accès au prix, c’est important”, explique Lorick Uregei en examinant les étiquettes dans un magasin de la Vallée-du-Tir, à Nouméa.

Ces contrôles, effectués de manière inopinée ou sur demande, ont montré leur efficacité. En 2023, un quart des entreprises contrôlées étaient en infraction. “Sur les 713 contrôles effectués en 2023 sur l’ensemble du territoire, 5% ont donné lieu à un constat et 21% à un avertissement écrit”précise Lorick Uregei.

Les violations peuvent également être signalées via l’application NC Price lancée en juillet 2023. Elle permet de comparer en ligne le prix d’un produit vendu dans différents magasins.

Le reportage de Malia Noukouan et Cédric Michaut :

©nouvelle-calédonie

 
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