« Ce qui m’intéresse, c’est le danger bien plus que le meurtre »

« Ce qui m’intéresse, c’est le danger bien plus que le meurtre »
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Leur dernière carte postale remonte à plus de trente ans. Le jeune avocat Mitch McDeere, après avoir dénoncé la corruption du cabinet d’avocats Bendinni, Lambert & Locke, a dû prendre la fuite avec sa compagne Abby et poser ses valises sous le soleil des îles Caïmans. Et pour cause, Mitch avait réussi, ce n’est que justice, à dépenser 10 millions de dollars sous le nez de la mafia.

Quinze ans plus tard – soit en 2005 sur la chronologie romantique – le couple de quarante ans vit heureux avec leurs jumeaux à New York. Abby fait fortune en publiant des livres de cuisine tandis que Mitch est devenu le pilier d’une nouvelle « firme », Scully & Pershing. Mais alors qu’il se rend dans la Libye de Kadhafi pour défendre les intérêts d’une entreprise turque, sa jeune collègue italienne Giovanna est kidnappée par un groupe islamiste. Une course contre la montre commence pour Mitch, qui parcourt le monde pour obtenir le montant de la rançon. Il sonne à toutes les portes, utilise ses réseaux. Malheureusement, la plupart des associés de son cabinet de Wall Street hésitent à cracher dans le bassin pour sauver leur collègue d’une décapitation programmée. A un certain niveau de richesse, on préférera toujours jouir du privilège d’un lâche…

Si je n’avais pas appelé Mitch et Abby plus tôt, j’aurais dû trouver la bonne histoire

John Grisham

« La raison pour laquelle je n’ai pas rappelé Mitch et Abby plus tôt, c’est parce que je devais trouver la bonne histoire », explique John Grisham. D’autant plus qu’ils me sont chers, car ils ont lancé ma carrière alors que j’étais prêt à jeter l’éponge. Quand j’ai enfin eu la bonne idée, je me suis dit : « Voyons si mes lecteurs s’en souviennent ! »

Sur les conseils de ses rédacteurs, Grisham organise d’abord le retour de Mitch à Memphis, où il doit s’occuper du cas d’un condamné qui croupit dans le couloir de la mort. Une manière de se remémorer leur passé lointain. « Sinon, j’aurais commencé directement par la Libye ! » Une fausse piste romantique, mais une astuce que la critique américaine n’a pas appréciée, reprochant à l’auteur d’avoir écarté la vengeance de la mafia. “Il faut qu’ils soient patients, je n’ai rien oublié”, balaye l’intéressé d’un geste de la main. Et puis je tiens mes promesses, car ce qui m’intéresse, comme tout roman, c’est la menace qui se profile, le suspense. Le danger, bien plus que le meurtre. »

Un 50ème roman publié l’année prochaine

Dans son thriller, Abby sombre dans l’anxiété lorsqu’elle se rend compte que chacun de ses mouvements est surveillé par des terroristes. Et surtout que ses enfants courent également un danger de mort. Elle sera soumise à un stress constant. Tout le contraire de John Grisham, qui, à 69 ans, profite sereinement de son succès. Depuis trente-cinq ans, il s’enferme dans son bureau pour écrire de 7h30 à 11 heures du matin – « pas de fax, pas d’internet, pas de musique, juste le calme et la tranquillité »…

Le reste après cette annonce

Alors que son 50e roman paraîtra l’année prochaine, il n’entend même pas célébrer cette figure symbolique, conscient que les lauriers de la gloire l’ont suffisamment comblé. « J’ai des amis auteurs qui ont eu du succès avec deux ou trois livres et qui, à 40 ans, malgré la qualité de leurs romans, ne sont plus publiés. C’est terrible, ils ont touché à leur rêve avant qu’il ne s’envole, il compatit. C’est naturel qu’ils soient jaloux de moi… » Qu’il se méfie quand même. Face à une telle injustice du sort, les hommes de lettres frustrés se feront toujours un plaisir de vous assassiner d’un trait de plume.

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«Le réseau», par John Grisham, éd. JC Lattès, 496 pages, 22,90 euros

©DR

 
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