Portefeuilles de Roland Laskine : Peu probable de voir les actions européennes continuer à surperformer Wall Street – 19/04/2024 à 09:51 – .

Portefeuilles de Roland Laskine : Peu probable de voir les actions européennes continuer à surperformer Wall Street – 19/04/2024 à 09:51 – .
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(Crédits photo : Adobe Stock – )

19 avril 2024

La surperformance des bourses européennes par rapport à Wall Street est désormais bien établie. Sur trois mois glissants, à la clôture de jeudi, l’indice EuroStoxx 50 affiche toujours une bonne croissance de 10,96%, le CAC 40 est juste derrière avec une hausse de 8,84%. C’est nettement mieux que le Dow Jones (+0,94%), le S&P 500 (+4,96%) ou encore le Nasdaq Composite (+3,60%) qui nous avaient habitués à des performances bien plus brillantes. . La surperformance des valeurs européennes s’explique par un processus de désinflation plus avancé de ce côté de l’Atlantique, du fait de la baisse du coût de l’énergie (du gaz notamment) et par une croissance plus faible. Cela limite la demande de produits de consommation, tandis que d’un autre côté, l’appétit du consommateur américain pousse les prix à la hausse. Dans ce contexte, tout porte à croire que la Banque centrale européenne (BCE) sera plus accommodante que la Réserve fédérale (Fed), ce qui plaît au marché.

Toute la question est de savoir si la surperformance de la notation européenne peut perdurer ? La perspective d’un assouplissement de la politique monétaire dans la zone euro, marquée par l’espoir d’une première baisse des taux directeurs à partir de juin, constitue un puissant facteur de soutien aux marchés européens. Surtout à l’heure de la publication de résultats qui montrent que nos entreprises s’adaptent remarquablement bien au ralentissement de la croissance. Les premières publications trimestrielles de cette semaine de LVMH, Danone, Edenred, L’Oréal et Forvia (ex Faurecia), confirment qu’il n’y a pas d’inquiétude majeure à avoir sur ce point. Les seules déceptions sont venues de manière inattendue du côté des entreprises technologiques, comme l’équipementier néerlandais pour semi-conducteurs ASML Holding qui a annoncé un bénéfice net trimestriel par action en baisse de 40% par rapport au premier trimestre 2023, période durant laquelle les ventes avaient été gonflées par une situation de pénurie. Une époque désormais révolue.

Le contexte actuel nous est favorable, mais l’histoire nous enseigne que l’Europe n’a jamais réussi longtemps à surperformer les Etats-Unis, pour la simple raison que la liquidité qui constitue le principal moteur de toute hausse des prix vient essentiellement du monde anglo-saxon. Une étude réalisée par la Banque de France a montré que les non-résidents détenaient 40,3% du capital des sociétés du CAC 40 à fin décembre 2022. Compte tenu de la lenteur des évolutions dans ce domaine, cette proportion n’a probablement pas beaucoup évolué pour date. Un tiers des sociétés étaient contrôlées majoritairement par des non-résidents, quinze d’entre elles étaient détenues à hauteur de 30 à 50 % et huit seulement étaient détenues à moins de 30 %. Les actionnaires concernés viennent principalement de la zone euro et des Etats-Unis, mais lorsque l’on écarte les sociétés historiquement contrôlées par le capital européen, comme Airbus, EssilorLuxottica, Stellantis, Dassault Système ou Hermès International, il apparaît que les principaux détenteurs du capital de la Le CAC 40 sont des fonds de pension anglo-saxons, notamment américains. Or, ces acteurs ont tous tendance à vendre en priorité les actions étrangères qu’ils détiennent en portefeuille lorsque le cours des actions américaines baisse. Pour l’instant, Wall Street tient le coup, mais en cas de baisse prolongée, ce sont ces valeurs qui seront vendues en premier. Il existe également une forte corrélation entre la hausse du dollar et celle des indices européens, ce qui joue aujourd’hui en notre faveur.

Notre conviction étant que l’Europe a peu de chances de surperformer durablement Wall Street, nous avons continué cette semaine à prendre des bénéfices sur l’ensemble de nos portefeuilles. Lors de l’offensive, nous avons vendu 200 BNP Paribas, 50 Airbus et 600 ArcelorMittal. En Défensive, également vente de 180 BNP Paribas et 120 Euronext. Même chose dans la sélection IRS/PEA dans laquelle les positions ont été réduites de 30 actions du fonds LBPAM ISR Actions Euros focus Emergent et de 70 actions du fonds CPR Croissance Dynamique. Sur un mois, notre portefeuille Offensif progresse de 1,46%, contre une baisse de 1,53% sur le CAC 40. Sur les douze derniers mois, le portefeuille Offensif a continué de réduire son écart sur le CAC 40, avec une hausse de 4,5 %, contre une progression de 6,5% pour l’indice de référence de la Bourse de Paris. La Défense est encore loin derrière avec une performance proche de zéro sur douze mois glissants. La sélection ISR/PEA continue de briller par ses bons résultats avec un gain de 12,91% sur une année glissante, soit presque deux fois celui du CAC 40.

Quelle stratégie pour les semaines à venir ?
Les prises de bénéfices que nous effectuons en continu depuis fin mars ont permis à nos portefeuilles de surperformer le marché sur les trente derniers jours. L’important coussin de liquidités que nous avons constitué est désormais suffisant pour servir d’amortisseur en cas de baisse continue. A court terme, notre stratégie consistera donc à faire des arbitrages à petite échelle, au cas par cas. Les valeurs européennes ayant peu de chances de prendre l’avantage à elles seules, nous attendrons un rétablissement de la tendance à Wall Street avant de reprendre notre position. Le report de mars à juin, puis désormais à septembre, des anticipations de baisse des taux directeurs par la Fed ne crée pas les conditions favorables à un retour à la hausse. Tant que l’inflation ne baissera pas significativement outre-Atlantique et que l’activité ne montrera aucun signe de ralentissement, les autorités monétaires américaines n’auront aucune raison d’accélérer le processus d’assouplissement monétaire. Or, c’est précisément le signal qu’attendent les investisseurs pour reprendre véritablement une position acheteuse. Il paraît donc prématuré de revenir aujourd’hui aux achats en bourse quel que soit le secteur d’activité. Sur le marché obligataire, les opérateurs sont également dubitatifs, puisque malgré l’espoir de voir les taux directeurs baisser dans la zone euro à partir de septembre, le rendement des emprunts d’État français à 10 ans est de nouveau remonté. le seuil de 3%, le plus élevé depuis fin novembre 2023. A New York, les Fed Funds de même durée sont à 4,64%, et ceux à deux ans restent bloqués au niveau de 5%, ce qui n’est pas pour inciter les détenteurs de capitaux à augmenter l’aspect risque des investissements en actions.

 
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