Été caniculaire, hiver sec, neige qui fond trop vite… Les lacs des Pyrénées subissent de plein fouet la sécheresse de ces deux dernières années. Résultat : les taux d’occupation restent faibles, et les perspectives d’amélioration encore difficiles à mesurer.
Après deux années rythmées par d’intenses épisodes de sécheresse, l’état des lacs pyrénéens est préoccupant. Le lac Mondély, en Ariège, a même été fermé à la baignade à l’été 2023, car il peinait à se remplir.
Cette retenue irrigue la vallée du Séronnais et sert à soutenir l’étiage de la Lèze. Une quarantaine d’agriculteurs irriguent leurs terres grâce à lui.
David Comminges, président du syndicat mixte d’aménagement hydraulique de la vallée de la Lèze, explique que le barrage, qui contient normalement 4 millions de mètres cubes, n’en contient aujourd’hui que 2,6 millions. Si le niveau de remplissage n’est pas aussi bas qu’en 2023, il ne reste pas encourageant. “Il y aura certainement des restrictions cet été, il dit. On verra à la mi-juin, car mai et juin sont souvent les plus pluvieux.
En Ariège, la situation est particulièrement tendue. En septembre le « période de recharge », durant laquelle il n’a pas plu. Pierre Estecondo, directeur adjoint du centre météorologique des Hautes-Pyrénées, affirme qu’on ne peut même pas compter sur la fonte des neiges pour combler ce déficit. “Il n’y a presque plus de neige dans les montagnes, note l’expert. Il reste une trentaine de millimètres, au-dessus de 2000 mètres. Et en dessous, il n’y en a plus.
« Cet hiver, lorsque la neige est tombée, elle a fondu rapidement en raison de plusieurs épisodes de chaleur. » Les chutes de neige ont été tardives, de fin février à mi-mars, et depuis début avril, les températures continuent d’être élevées. “exceptionnellement chaud”. Il conclut : “Pour que la situation s’améliore, il faut qu’il pleuve.”
De son côté, Jean-Paul Ferré, président du schéma d’aménagement et de gestion des eaux de l’Ariège, tente de rester positif : « Nous sommes relativement confiants. Les barrages sont plus remplis que l’année dernière. Si la prudence s’impose, elle garantit que « face aux difficultés, les usagers sont de plus en plus responsables » tout en se rappelant qu’ils restent « dépendant des facteurs climatiques ».
Jean-Paul Ferré assure réfléchir à des solutions qui permettraient de « conserver cette eau, lorsqu’elle est abondante, pour pouvoir l’utiliser en été » surtout pour les agriculteurs. Il souligne également l’importance des barrages hydroélectriques, gérés par EDF, pour soutenir les étiages de la Garonne en été.