un livreur pourrait perdre jusqu’à 100 $ par mois si les prix actuels continuent

Alors qu’ils ont eu droit à un réveil brutal hier alors que le prix de l’essence ordinaire a atteint hier 1,92 $, soit une hausse de 20 cents par rapport à la veille, les Québécois ont constaté avec étonnement que les Américains du Vermont, les clients de Costco et même les Mohawks de Kahnawake bénéficient d’un coût aussi bas que 1,31 $. De quoi se poser de sérieuses questions.

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Les automobilistes qui n’avaient d’autre choix que de faire le plein d’essence, à un prix variant entre 1,89 $ et 1,92 $ le litre selon les régions, étaient furieux en faisant le plein. Ils secouaient la tête d’incompréhension en regardant la pompe, le montant de leur transaction augmentant rapidement alors que le nombre de litres obtenus ne suivait pas le même rythme.

C’est le cas du livreur Youssef Gtaifi qui devra débourser jusqu’à 100 dollars de plus par mois si les prix restent sur la même tendance pendant quelques semaines. «Ça fait très mal», dit-il.

Comment expliquer la plus forte hausse du prix de l’essence depuis deux ans ?

«Ils sont en train d’introduire de l’essence d’été qui remplacera l’essence d’hiver», a expliqué Dan McTeague, spécialiste de l’essence. L’alkylate, qui remplace le butane dans l’essence durant l’été, a augmenté de 30 %.

« Habituellement, pour cette raison, on constate une augmentation de 9 cents le litre. Cette fois, c’était 12,5 cents le litre.

CAA-Québec estime que les coûts du raffinage en sont la principale cause.

« Il ne semble pas que ce soient les détaillants, qui ont aujourd’hui des marges très élevées. [hier], souligne le directeur des affaires publiques, Nicolas Ryan. La grande différence semble être du côté du raffinage, où la marge a augmenté très rapidement.»

Des prix insultants

Ce qui est insultant pour les automobilistes québécois, c’est de voir que les prix à la pompe sont vraiment plus bas ailleurs.

Le journal nous l’avons observé sur le terrain hier.

Une station-service dans la communauté autochtone de Kahnawake, en Montérégie.

Photo David Descôteaux

À Kahnawake, les stations-service affichent un prix de 163,9 $, soit 26 cents de moins que dans la plupart des régions du Québec.

Une station-service dans l’État du Vermont. Le prix affiché équivaut à 1,31 $ CA le litre.

Photo Le Journal

Même constat du côté du Vermont, au coin de Pinnacle Peddler Richford, le prix du gallon était de 3,59 $ US, soit 1,31 $ canadien le litre après conversion. C’est 58 cents de moins que le prix affiché hier au Québec.

Et ce, même si les Américains de cet État ont subi deux augmentations distinctes de 10 cents américains le gallon la semaine dernière. Au Québec, c’était une augmentation de 20 cents le litre d’un seul coup.

Il faut toutefois noter qu’il n’y a pas de taxes sur l’essence dans ces deux endroits.

Il y a certains endroits au Québec, comme les stations-service Costco, qui ont résisté à la tentation d’augmenter radicalement leurs prix. À Laval, les membres pourraient faire le plein au prix de 172,9 $ le litre au lieu de 189,9 $. Cette différence de 17 centimes a provoqué des files d’attente de plusieurs dizaines de véhicules dans la journée.

Un voyage plus cher

En raison de la hausse du prix de l’essence, les consommateurs ont été prudents lorsqu’ils ont retiré leur arme et l’ont installée dans leur véhicule. Et nous pouvons les comprendre.


Photo Mathieu Boulay

Cependant, des gens comme Connor McBride n’avaient d’autre choix que de faire le plein malgré le coût qui pouvait faire grincer des dents.

« Ce n’est pas le bon moment car nous allons à Boston pour un voyage avec des amis pour mon anniversaire. C’est extrêmement cher. Je vais utiliser moins d’essence que d’habitude pour faire le plein aux États-Unis et j’aimerais que ce soit moins cher.

«Ça me rend malade de voir ça», confie Monique Girard. Cela signifie que tout le reste va augmenter. Dès que le gaz monte, tout monte. Cela a toujours des répercussions ailleurs.

Par ailleurs, la hausse du prix de l’essence est susceptible d’avoir des répercussions sur le coût d’autres biens, prévient le PDG de l’Association des camionneurs du Québec, Marc Cadieux.

“Oui, cela va augmenter, car nos contrats prévoient des clauses de supplément carburant, qui sont ajustées chaque semaine en fonction des hausses ou des baisses du prix à la pompe”, a-t-il expliqué à Journal.

—Avec la collaboration de Francis Halin, David Descôteaux de Gabriel Côté et de l’Agence QMI

Bénéfices des compagnies pétrolières

SUNCOR (PETRO-CANADA)

  • Revenus en 2023 : 49,1 milliards de dollars
  • Bénéfices nets en 2023 : 8,3 milliards de dollars

IMPÉRIAL (ESSO)

  • Revenus en 2023 : 51,0 milliards de dollars
  • Bénéfices nets en 2023 : 4,9 milliards de dollars

VALERO (ULTRAMAR)

  • Revenus en 2023 : 144,8 milliards de dollars américains
  • Bénéfices nets en 2023 : 8,8 milliards de dollars américains

NOURRITURE FIN DE NUIT *

  • Revenus en 2023 : 70,6 milliards de dollars américains
  • Bénéfices nets en 2023 : 2,9 milliards de dollars américains

Marge brute sur le carburant pour la période de trois mois se terminant le 31 janvier (au Canada) : 12,99 centimes le litre

*Résultats pour la période de 12 mois se terminant le 31 janvier 2024

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