Ce que Gabriel Attal a en tête lorsqu’il parle de « parents défaillants » et pourquoi c’est controversé

Ce que Gabriel Attal a en tête lorsqu’il parle de « parents défaillants » et pourquoi c’est controversé
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BERTRAND GUAY / AFP Gabriel Attal à Viry-Chatillon le 18 avril 2024.

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Gabriel Attal à Viry-Chatillon le 18 avril 2024.

POLITIQUE – Un petit air de “C’est de leur faute” résonne en Macronie. Ils sont les « parents défaillants » dans le collimateur du gouvernement dans le cadre de sa lutte contre les petites violences. Ce jeudi 18 avril, lors d’un discours à Viry-Châtillon, Gabriel Attal a encore utilisé cette expression controversée et a confirmé son intention de sanctionner ceux qui seraient reconnus comme tels. Encore faut-il savoir selon quels critères.

« Parce que la prison et les amendes ne sont pas un remède à tout et que je crois aux sanctions significatives, j’espère (…) que les parents défaillants pourront être soumis à des peines de travaux d’intérêt général », a déclaré le Premier ministre. L’idée sera étudiée dans le cadre des consultations qui s’ouvrent au cours des huit prochaines semaines. Mais il est plébiscité par le chef du gouvernement et plusieurs de ses ministres.

En décembre 2023, Aurore Bergé, alors ministre de la Famille, fut l’une des premières à utiliser l’expression « parents défaillants » Dans La Tribune du dimanche, sans définir le terme. Un mois plus tard, fin janvier, son collègue du juge Éric Dupond-Moretti évoquait « désinvolture » Et “parfois même complicité” de certains adultes face au comportement de leur progéniture. Le 17 avril, à la sortie du Conseil des ministres, il a assuré que « Chacun ici fait clairement la distinction entre les parents dépassés et les parents défaillants. » Mais ne développez pas davantage.

Le délit de soustraction aux obligations parentales existe, mais…

Ce n’est finalement qu’après les annonces de Gabriel Attal que Matignon a précisé. La notion de « parents défaillants » s’appuiera sur le délit déjà existant consistant à « soustraire un parent à ses obligations parentales ». Le Code pénal prévoit qu’un parent qui manque à ses obligations « au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant mineur est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende ».

Problème selon Matignon, « ce délit qui existe déjà n’est pas utilisé, avec très peu de condamnations. » Dans un premier temps, une circulaire a donc été signée par le garde des Sceaux pour demander aux procureurs “de poursuivre cette incrimination plus loin”.

Deuxièmement, le gouvernement veut ” aller plus loin “ dans “réécriture” les textes pour inclure la notion de « des manquements plus légers mais répétés ». L’entourage du Premier ministre assume sa volonté d’être « plus grave dans le cas où ce manquement d’un parent à ses obligations a pour conséquence directe la commission d’un fait par l’enfant ». “Si l’enfant vient à endommager des voitures, commet des violences et que cela se fait en lien avec un manquement répété de surveillance d’un parent, on aura une répression plus forte” jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende.

Mais le gouvernement travaille également à la mise en place d’œuvres d’intérêt général à destination des parents, dans une démarche “plus pédagogique” que l’amende ou la prison soit argumentée à Matignon.

Un « discours de classe »

Parallèlement à ce discours de fermeté affirmé, Gabriel Attal et ses ministres martèlent leur volonté “accompagner” des jeunes qui « glisser vers le repli et la violence » tout comme leurs parents “dépassé. » Ainsi, le Premier ministre a promis des mesures pour aider les familles monoparentales qu’il n’a pas détaillées. Elles naîtront de la mission confiée au député (Renaissance) Fanta Berete et au sénateur (Renaissance) Xavier Iacovelli et dont les conclusions sont attendues à la rentrée. ” au plus tard “.

Dans le même temps, Matignon évoque le travail « soutien aux conditions de travail »par exemple sur les horaires aménagés dans certaines professions : « notamment pour les agents d’entretien par exemple, qui sont souvent des femmes qui élèvent seules leurs enfants, pour éviter qu’ils travaillent la nuit et rétablir une certaine forme d’équilibre dans la famille et dans le foyer »nous déclarons.

Si le discours se veut équilibré, il véhicule néanmoins au moins un aspect très problématique : la stigmatisation d’une partie de la population, en l’occurrence les classes populaires. « C’est plus facile de garder ses enfants devant la belle piscine de son mas dans le Luberon qu’au 15ème étage de la tour Youri Gagarine dans le 93. (…) Le discours politique « vous n’élevez pas bien vos enfants » est en réalité un discours de classe, réservé aux classes populaires. a dénoncé l’historien Jean-Jacques Yvorel, spécialiste de la justice des mineurs, après un discours d’Emmanuel Macron suite aux émeutes de l’été 2023.

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