Lionel Carmant reconnaît que recourir aux agences de placement en centres jeunesse n’est « pas la solution idéale »

Lionel Carmant reconnaît que recourir aux agences de placement en centres jeunesse n’est « pas la solution idéale »
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Le ministre délégué aux Services sociaux Lionel Carmant justifie le recours aux agences de placement de personnel dans les centres jeunesse par une « explosion » des unités de débordement, due à une hausse des demandes, ainsi que par la volonté de son gouvernement d’éviter des délais supplémentaires obligatoires pour ses employés. Il estime que les nouvelles conventions collectives, qui entreront bientôt en vigueur, permettront de rapatrier la main-d’œuvre indépendante dans le réseau public.

Le devoir a révélé jeudi que le recours aux agences de placement de personnel avait explosé dans les centres jeunesse et les foyers de groupe de Montréal. Des éducateurs spécialisés et des agents d’intervention privés y ont travaillé plus de 185 000 heures du 1euh Avril 2023 au 31 mars 2024, soit près de deux fois et demie plus que l’année précédente. Montant de la facture : 11,8 millions de dollars.

Interrogé par Québec solidaire à ce sujet à la Chambre jeudi, le ministre Lionel Carmant a reconnu que faire appel au travail indépendant n’est « pas la solution idéale », mais que c’est « la solution pour le moment ». “L’autre option aurait été de demander des heures supplémentaires obligatoires”, a-t-il déclaré. Et tout le monde au ministère de la Santé, ainsi que mes collègues, ont déployé des efforts considérables pour garantir qu’il ne soit pas nécessaire d’imposer des heures supplémentaires obligatoires. »

Le ministre s’est dit irrité par l’affirmation du président de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) en Le devoir selon lequel les centres de jeunesse se rapprochent d’un « modèle ‘carcéral’ de surveillance d’un groupe de jeunes » lorsque le travail indépendant est omniprésent. Il a refusé de répondre à une question à ce sujet du député de Québec Solidaire Guillaume Cliche-Rivard. « Un modèle carcéral. J’ai donc quitté le réseau de la santé pour mettre en place un modèle carcéral. Alors voyons. Voyons voir. C’est terrible”, a-t-il réagi dans la salle.

Augmentation des demandes d’hébergement

Plus tôt en mêlée de presse jeudi, Lionel Carmant a indiqué que le nombre de jeunes dans les centres jeunesse a augmenté au cours des dernières années. « La pandémie a mis à terre de nombreux parents d’enfants ayant des besoins spéciaux », a-t-il déclaré. Ils avaient besoin d’aide. »

Selon son bureau, la situation s’est toutefois améliorée récemment. Le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, qui gère les centres de jeunesse et les foyers de groupe à Montréal, a « embauché plus d’éducateurs qu’il n’y a eu de départs ». Le cabinet avance aussi que 87 % des personnes embauchées « restent » dans ce CIUSSS.

Lionel Carmant souligne que les services sociaux tentent aussi de « ramener au public » les professionnels qui ont quitté le réseau pour le privé. Au CIUSSS Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, près de 260 travailleurs d’agence avaient été rapatriés au 10 avril, dont 32 éducateurs au 21 mars.

“Dans le nouvel accord, il y a eu des augmentations significatives pour les éducateurs”, a ajouté le ministre lors de la mêlée de presse. Les éducateurs sont des personnes qui peuvent être considérées comme [des travailleurs] 24h/24 et 7j/7. Ils auront également droit à des primes. » Lionel Carmant calcule que les intervenantes des centres jeunesse pourront gagner jusqu’à 20 000 $ de plus. Selon lui, cette nouvelle convention « va un peu changer la donne ».

À compter du 20 octobre, Québec interdira aux établissements de santé de Montréal, Laval, Montérégie, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches de recourir aux services d’une agence de placement de personnel. Les autres régions bénéficieront d’un délai plus long, pouvant s’étendre jusqu’au 18 octobre 2026.

Réactions politiques

En point de presse à l’Assemblée nationale, jeudi matin, le Parti libéral du Québec et Québec Solidaire se sont dits en accord avec la décision du gouvernement d’éliminer le recours à la main-d’œuvre indépendante. Ils ont toutefois souligné qu’il ne fallait pas aller trop vite.

«Pour le moment, je ne suis même pas convaincu que le ministre de la Santé réussira à éradiquer la présence de ces travailleurs intérimaires dans nos hôpitaux», a déclaré le député libéral André Fortin, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé. Avant d’aller dans les centres jeunesse, peut-on voir si le ministre va réussir ? [dans les hôpitaux] ? » André Fortin affirme ne pas vouloir une rupture des services dans les centres jeunesse « parce qu’on irait un peu trop vite sur la question des agences ».

Le député de Québec solidaire, Vincent Marissal, estime que le réseau de la santé et des services sociaux « ne peut pas se sevrer des agences du jour au lendemain ». «Il faut être réaliste», a déclaré le porte-parole du deuxième groupe d’opposition sur la santé. Selon lui, le gouvernement doit cependant « faire tout ce qui est en [son] possible de s’en sevrer le plus rapidement possible.

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