Qu’est-il arrivé aux gagnants de la première édition ? – .

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Coiffure, philosophie à hauteur d’adolescents… Deux des trois lauréats de l’appel à projets ouvert à tous, lancé en 2023, ont réalisé leurs podcasts, disponibles sur Mouv’ et France Culture. Les résultats de la 2e édition seront connus le 26 avril.

Jehanne Ndzouba a réalisé son podcast « Capillotracté » pour Mouv’, dix-sept épisodes hallucinants sur ce que nos cheveux révèlent de nous. Photo Yarien Nadir

Par Chloé Bergeret

Publié le 18 avril 2024 à 13h30

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J.Ehanne Ndzouba, la trentaine, n’avait jamais fait de podcasts – son expérience se limitait à un bref passage à la radio lyonnaise Scoop radio – avant de participer à Pod’casting, le grand concours de Radio France. Lancé l’année dernière, ce concours ouvert à tous favorise une plus grande diversité dans la production de la Maison Ronde. Après une présélection sur dossier, les trois branches France Inter, France Culture et Mouv’ choisissent lors d’une séance de pitch un lauréat que leurs équipes s’engagent ensuite à accompagner tout au long du processus d’écriture, de réalisation et de réalisation. Une façon de« ouvrir les portes à des profils différents, parfois nouveaux sur le sujet », explique Yann Chouquet, ancien directeur des programmes de France Inter, aujourd’hui directeur adjoint en charge des antennes de France Bleu.

Sélectionné en 2023 parmi huit cents candidats par Avec les équipes du Mouv’, Jehanne Ndzouba a su sublimer son étrange passion pour les cheveux dans une série de dix-sept épisodes ultra rythmés et décalés, et payés dans les conditions habituelles de la station : Capillotracté. Une expérience qui a ravi tant le Lillois que la station. Éric Tracol, délégué à l’antenne, revient sur ce pari très réussi : « Nous avons tout de suite senti que le ton de Jehanne s’accorderait parfaitement avec notre ligne éditoriale. Elle est arrivée avec un pitch très détaillé et plein d’idées. Il a été diffusé très rapidement. » Avant d’être choisie, elle devait expliquer son projet en détail, « tout comme les podcasteurs professionnels avec lesquels Radio France collabore habituellement », précise Yann Chouquet.

Quelques jours de travail de support ont suivi, tant « dans l’écrit, l’éditorial ainsi que l’exercice de la voix », dit Éric Tracol. « J’ai pu puiser dans les ressources musicales et sonores de Radio France, une mine d’or » se réjouit le jeune podcasteur, qui souhaitait une émission pleine de références à la culture populaire. Quant à son référent au sein de la station, il dit aimer créer avec des non-professionnels : « Ce sont des gens qui ne sont pas formatés, avec qui on peut essayer des choses différent. C’est très excitant ! » Une complicité palpable qui verra naître une deuxième saison dans les prochains mois.

Sur France Inter et France Culture, le développement de projets sonores prend plus de temps. Coopérer avec des non-professionnels, c’est aussi « s’adapter aux horaires des personnes qui ont un autre travail », note Yann Chouquet. C’est le cas d’Odile Tourneux, lauréate France Culture Pod’casting et professeur de philosophie dans un lycée de Romans-sur-Isère, dans la Drôme. Fascinée par les propos de ses élèves de terminale, elle a brandi deux micros sur tige dans sa classe et a laissé les jeunes s’exprimer. Plusieurs mois de travail ont abouti à deux épisodes d’un quart d’heure au plus près des étudiants.

Sélectionnée par France Culture, la professeure de philosophie au lycée Odile Tourneux a concocté deux programmes, l'un sur la vérité, l'autre sur la religion.

Sélectionnée par France Culture, la professeure de philosophie au lycée Odile Tourneux a concocté deux programmes, l'un sur la vérité, l'autre sur la religion.

Sélectionnée par France Culture, la professeure de philosophie au lycée Odile Tourneux a concocté deux programmes, l’un sur la vérité, l’autre sur la religion. Photo Odile Tourneux

Le premier aborde la notion de vérité à l’heure des fake news et de la désinformation sur les réseaux sociaux, le second la religion, notion complexe qui résonne avec l’actualité. Pour Camille Renard, conseillère aux programmes numériques à France Culture, qui accompagnait l’enseignant, « la voix des jeunes était le fil conducteur, leurs paroles construisaient l’objet sonore ». Depuis le 20 mars, les étudiants peuvent retrouver ces sons sur le site de France Culture, en attendant un temps fort pour les révisions du baccalauréat philosophie. Quant à la rémunération perçue par leur professeur, elle leur permettra d’organiser un joli goûter d’ici la fin de l’année. S’il lui reste un peu d’argent, Odile Tourneux envisage d’acheter des micros pour le lycée, avec l’espoir d’une potentielle future collaboration avec l’émission. Avec la philosophie, sur la même antenne.

L’accompagnement que m’offre France Inter est très enrichissant. Être capable de dialoguer et de réfléchir en groupe m’apprend beaucoup.

Claire-Selma Aïtout, lauréate 2023

Quant à France Inter, alors que la deuxième saison de Pod’casting est déjà bien entamée (l’annonce des résultats est attendue le 26 avril), il n’est pas encore possible d’écouter la version définitive de la gagnante Claire-Selma Aïtout. Pas vraiment débutant, le trentenaire est déjà à l’origine de Quelques raisons de ne pas disparaître (La Clameur), sélectionnée en 2023 au festival Longueur d’Ondes puis primée au Paris Podcast Festival, dans lequel elle interroge les représentations de la dépression. Lorsqu’elle voit l’annonce du concours, elle ne vit que de son activité sonore, une situation qui la ravit mais qu’elle sait précaire. Alors elle a sauté sur l’occasion. Tout d’abord, pour réaliser votre projet destiné aux enfants, Des vies et des chiffres, dans lequel elle retrace le parcours des mathématiciens. Mais aussi et surtout améliorer : « L’accompagnement que m’apporte France Inter est très enrichissant. J’ai l’habitude de créer seule, mais pouvoir parler et réfléchir en groupe m’apprend beaucoup. Je fais d’énormes progrès et gagne beaucoup de confiance, ce qui me servira dans ma pratique personnelle. »

Encadrée par les productrices Fanny Bohuon et Stéphanie Fromentin, Claire-Selma Aïtout vient de terminer le pilote et prépare actuellement les premiers épisodes. La jeune femme entend bien « apprendre le plus possible, notamment en termes de technique. Un peu comme dans une école où [elle se] forme. » Un avis partagé par les autres lauréats : conquis par le virus des podcasts, ils espèrent continuer à les produire, tous deux pour Radio France en tant qu’indépendants, même si le but n’est pas d’en faire leur métier.

r Capillotracté, sur Mouv’, 5 minutes par épisode.
q Dans le programme de philosophie de dernière année, sur France Culture, 2 × 15 min.

 
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