une trentenaire bientôt jugée pour le meurtre de grand-père à la fin de sa vie

une trentenaire bientôt jugée pour le meurtre de grand-père à la fin de sa vie
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“Si elle l’a fait, ce ne peut être que par amour.” Depuis le 23 août 2020, Clara* n’a jamais nié avoir tué grand-père de 95 ans, à la fin de sa vie. Mais la jeune femme de 32 ans affirme avoir agi pour réduire la souffrance de celui qu’elle aimait « de tout son cœur », selon son avocat. Ce sera à la cour d’assises de de juger, lors du procès de la jeune femme pour « homicide volontaire dans son ascendant », prévu à l’automne 2024.

Ce soir d’été, dans une maison de la région lyonnaise, l’homme de 95 ans est découvert sans vie, sur son lit médicalisé, par sa fille. Son corps est brûlé. La pièce est remplie de fumée. Il ne faudra pas longtemps aux enquêteurs pour se rendre compte que quelqu’un a mis le feu au matelas du vieil homme. Il ne faut pas longtemps non plus pour découvrir que l’auteur n’est autre que Clara, sa petite-fille.

“Ils ont presque eu une relation père-fille”

Un geste que le trentenaire a reconnu devant le juge d’instruction. Car depuis plusieurs années, son grand-père, resté chez ses parents, est en fin de vie. L’homme de 95 ans est devenu alité et complètement dépendant. Il est alité, alimenté par sonde et porte une couche. Trois soignants se relaient quotidiennement pour s’occuper de lui.

Une situation extrêmement difficile pour Clara, explique son avocat, Me Thibaud Claus, au Parisien : « Elle était extrêmement proche de lui, elle venait le voir trois fois par semaine. Toute la famille dit qu’elle était la plus proche, qu’ils avaient presque une relation père-fille.

Mais depuis quelques temps, le vieil homme dit à sa petite-fille « qu’il ne veut plus se réveiller ». « Normalement, c’est un râleur, disent les auxiliaires, mais il n’avait même plus la force de se plaindre selon eux », relate le conseil de Clara.

Ce 23 août 2020, pour « aider » son grand-père, Clara met le feu à son matelas. “Ce n’était pas une décision planifiée”, explique l’avocate, “c’est arrivé à un moment où elle n’avait plus la force de lui dire non”.

“Elle est consciente qu’elle n’aurait pas dû le faire”

Après avoir reconnu les faits, le trentenaire a été mis en examen en octobre 2020 pour « homicide volontaire par ascendant ». « La qualification pénale n’est pas critiquable », explique Me Thibaut Claus, rappelant que son client n’a jamais nié les faits.

La jeune femme, « une dame ordinaire au casier judiciaire vierge », est dans un très mauvais état, selon son avocat. « Elle l’aimait de tout son cœur, toute la famille est d’accord avec ça. Elle se rend compte qu’elle n’aurait pas dû le faire, pas de cette façon. Mais si elle l’a fait, ce ne peut être que par amour, pour l’aider », explique-t-il.

Symbole de la complexité des enjeux de fin de vie, depuis sa mise en examen, Clara n’a « pas passé un seul jour en détention », affirme son avocat. La jeune a été placée sous contrôle judiciaire avec, dans un premier temps, interdiction de contacter ses proches.

Son contrôle judiciaire a été réduit ce mardi 16 avril. La jeune femme est désormais autorisée à voir sa famille, « qui la soutient », précise son avocat. “Je ne connais pas un seul cas en de meurtre reconnu où la personne soit sous contrôle judiciaire”, ajoute Me Thibaut Claus.

“Ce n’est pas un procès militant”

« Ce n’est pas un dossier caricatural, c’est un dossier humain. Il lui a demandé de mettre fin à ses souffrances. Elle était dévouée. Mais avec le recul, elle regrette les moyens. C’est toute la nuance de la fin de vie», estime Me Thibaut Claus.

Un procès qui intervient au moment où le gouvernement a récemment transmis au Conseil d’État son projet de loi sur la fin de vie, pour instaurer en France une « aide à mourir » strictement encadrée.

Mais Me Thibaut Claus tient à souligner qu’il ne s’agit pas « d’un procès militant ». « Nous sommes dans l’actualité, dans un dossier de fin de vie, un dossier dramatique. Elle a fait ce qu’elle a pu, avec ses ressources personnelles, pour quelqu’un qu’elle considérait comme son père », conclut le conseil.

*Le prénom a été modifié.

 
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