Budget fédéral 2024-2025 | Freeland dit que son budget n’alimentera pas l’inflation

Budget fédéral 2024-2025 | Freeland dit que son budget n’alimentera pas l’inflation
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(Ottawa) La ministre des Finances Chrystia Freeland rejette l’idée que le budget qu’elle a déposé aux Communes, qui annonce l’équivalent de 36 milliards de dollars de nouvelles dépenses sur cinq ans, risque d’alimenter l’inflation et de miner le travail de la Banque du Canada pour stabiliser la hausse des prix.


Publié à 00h56

Mis à jour à 6h00

Ce budget, qui maintient les déficits sous la barre des 40 milliards au cours des deux prochaines années, respecte en tous points les orientations budgétaires qu’elle avait fixées dans sa déclaration économique de novembre dernier, a-t-elle affirmé dans un entretien à La presse le lendemain du dépôt de son plan budgétaire.

Ces ancrages – un déficit de 40 milliards pour le dernier exercice clos le 31 mars et des déficits inférieurs à 1% du PIB en 2026-2027 et en trajectoire descendante les années suivantes – ont été salués par le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, l’automne dernier, a-t-elle souligné.

Avant même le dépôt du dernier budget fédéral, le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, accusait le premier ministre Justin Trudeau de se comporter comme un « pompier pyromane » qui « jette de l’huile sur le feu de l’inflation » en dépensant sans compter.

Et mercredi, le ministre des Finances du Québec, Éric Girard, a tenu des propos tout aussi critiques, soutenant que son collègue fédéral avait déposé un budget « dépensable » et « incompatible » avec la politique monétaire de la Banque du Canada pour freiner l’inflation.

« Complètement faux »

Mmoi Freeland a rétorqué que ces analyses ne résistent pas à l’épreuve des faits.

“C’est complètement faux”, a rétorqué le grand financier du pays. « C’est juste un fait, c’est juste la réalité : la politique fiscale de notre gouvernement est non seulement responsable, mais très, très responsable. Dans l’énoncé économique de l’automne, j’ai pris une décision très intentionnelle et très risquée. J’ai publié trois objectifs fiscaux très précis et très faciles à mesurer. […] Ce sont des objectifs qui ont été choisis avec beaucoup de prudence. Et nous les avons atteints, et même plus », a expliqué le ministre.

« Ces objectifs visaient à démontrer à la Banque du Canada que nous sommes attentifs à l’inflation et que nous aiderons la Banque du Canada dans la lutte contre l’inflation. Et M. Macklem a déclaré après la publication de ces objectifs qu’ils étaient très utiles. Mon objectif était d’avoir une politique fiscale durable. En ce qui me concerne, ce n’est pas une bonne idée de faire quelque chose qui sera apprécié aujourd’hui, mais qui ne serait pas durable à long terme. C’est pourquoi le ratio dette/PIB est si important », a-t-elle ajouté.

Depuis qu’elle est ministre des Finances, Mme.moi Freeland aime souligner que le Canada est l’un des rares pays à obtenir encore la note AAA des principales agences de notation. Selon elle, il s’agit d’une preuve irréfutable que le gouvernement Trudeau gère les finances de l’État de manière responsable.

Elle a également affirmé qu’elle n’aurait aucun problème à défendre son quatrième budget devant les financiers de ces mêmes agences.

« Nous pouvons avoir des débats sur différentes questions. Mais nous ne pouvons pas débattre des faits. C’est pourquoi je cite souvent les agences de notation. Ce ne sont pas des partisans libéraux. Ce ne sont pas non plus des gens très progressistes qui y travaillent. C’est la réalité. Mais ces mêmes personnes ont réaffirmé la cote de crédit AAA après l’énoncé économique de l’automne. Ils ont dit que nos objectifs financiers étaient importants et qu’il était important que le gouvernement les atteigne. Nous l’avons fait ! »

En entrevue, le ministre a également salué la dernière déclaration de Statistique Canada sur le taux d’inflation pour le mois de mars, qui s’est établi à 2,9 %. « C’est le troisième mois que le taux d’inflation se situe dans la fourchette fixée par la Banque du Canada. C’est une très bonne nouvelle et on peut faire un contraste avec les États-Unis où le taux d’inflation en mars était de 3,5% et où il y a une politique fiscale différente de la nôtre. »

Logement et plus-values

Dans son budget, la ministre a confirmé une série de mesures visant à accélérer la construction de logements à travers le pays. Mmoi Freeland a déclaré que ces investissements sont essentiels pour garantir que le Canada ne pénalise pas une génération entière qui n’aurait pas les moyens de se loger.

Pour respecter les repères budgétaires tout en augmentant les dépenses, le gouvernement Trudeau a décidé de puiser davantage dans les poches des riches contribuables ainsi que des fumeurs. En termes de revenus, elle a également été bien servie par une croissance économique légèrement plus forte que prévu il y a à peine six mois.

Mmoi Freeland a en effet annoncé qu’à compter du 25 juin, la part des gains en capital imposable passera de 50 % à 66 % pour les personnes qui déclarent plus de 250 000 $ de gains en capital annuellement. Cette mesure, qui toucherait 40.000 contribuables, devrait rapporter 19,3 milliards sur cinq ans, dont 6,9 milliards cette année et 3,37 milliards en 2025-2026.

Mercredi, son prédécesseur libéral Bill Morneau a vivement critiqué cette mesure, estimant qu’elle risquait de nuire aux investissements privés et à la croissance économique. Mais le Congrès du travail a salué la décision d’Ottawa d’aller de l’avant avec cette évacuation. « Nous apprécions la décision d’augmenter les impôts des Canadiens les plus riches et des sociétés rentables », a déclaré le Congrès.

 
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