Jeanne Le Borgne
17/04/2024 à 22h02
Des chercheurs ont étudié la position inhabituelle de trois squelettes féminins découverts en 1985 à Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme, et pour eux, au moins deux d’entre eux ont été victimes d’un sacrifice rituel.
La mafia italienne n’a finalement rien inventé. C’est en tout cas ce que pense une équipe de scientifiques français, qui vient de publier une étude sur les meurtres rituels en Europe, dans la revue Sciences Advances. Dans ces travaux, ces chercheurs se sont particulièrement intéressés à trois squelettes féminins découverts en 1985 à Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme, et ont révélé que deux d’entre elles avaient été victimes d’un « incaprettamento ».
Il s’agit d’une forme de torture désormais associée à la mafia italienne et qui consiste à attacher ensemble la gorge et les chevilles d’une personne avec les genoux pliés vers le ventre (en position fœtale) pour qu’elle finisse par s’étrangler en raison de la position de son jambes. Une forme de torture qui aurait donc déjà été utilisée il y a longtemps il y a plus de 3 500 ans lors de « sacrifices rituels ». Et les scientifiques précisent que, pour eux, ces femmes étaient non seulement ligotées, mais probablement enterrées vivantes.
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Une pratique « relativement répandue »
Et pour cette équipe de chercheurs associée à l’Université Toulouse III-Paul Sabatier et au Centre d’anthropologie et de génomique de Toulouse, il existe au moins 20 exemples de sacrifices rituels de type « incaprettamento » à travers l’Europe, ce qui leur fait dire que « cette pratique aurait pu être relativement répandue au Néolithique, ou à la fin de l’âge de pierre ».
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Une autre hypothèse est avancée dans cette étude : il pourrait y avoir un lien entre ce « sacrifice rituel » et les solstices. En effet, le lieu de sépulture des femmes était aligné avec le lever du soleil au solstice d’été et le coucher du soleil au solstice d’hiver… Nos ancêtres effectuaient-ils des cérémonies impliquant des sacrifices humains lors de ces jours les plus longs et les plus courts de l’année ? C’est une idée qui tient la route.
