A l’heure où se joue la préemption des actifs d’Assala au Gabon, le négociant gazier suisse Trafigura a une nouvelle fois officiellement exprimé auprès des autorités gabonaises son intérêt pour le potentiel national qui reste très peu exploité. Une délégation du groupe s’est réunie lundi 15 avril à Libreville avec le ministre Marcel Abéké.
Membres de la délégation auprès du ministre du Gaz, le 15 avril 2024 à Libreville. © Com. gouvernement
Pas grand chose n’a filtré de l’entretien entre le ministre du Pétrole et du Gaz, Marcel Abéké, et Bertrand Rose, directeur général de Trafigura Gabon, accompagné de Pierre Pugin, directeur Afrique de l’Ouest. Sur sa page Facebook, ce mardi 16 avril, le ministère rapporte simplement que “leurs discussions ont porté sur diverses questions d’intérêt commun”. On sait néanmoins que le groupe suisse s’intéresse depuis plusieurs années au Gabon, et notamment à son potentiel gazier. La dernière visite de son PDG dans la capitale gabonaise remonte à juillet 2022. A l’époque, l’ancien ministre Vincent de Paul Massassa avait ouvert les négociations et faisait déjà allusion à la signature d’au moins un nouveau contrat.
Si le négociant suisse en gaz est déjà partenaire du Gabon à travers des sociétés publiques comme la Société gabonaise de raffinage (Sogara) et la Société gabonaise d’entreposage des produits pétroliers (SGEPP), son PDG d’alors, Hadi Hallouche, n’avait pas caché son intérêt pour le le potentiel gazier du pays : «Nous sommes très passionnés par le secteur du gaz. Avec des émissions de gaz à effet de serre et de soufre réduites, le gaz est incontestablement le carburant de la transition […] Nous sommes prêts à accompagner le Gabon qui dispose d’importantes réserves pour qu’il devienne exportateur dans le domaine.»
A l’heure où se joue la préemption des actifs d’Assala au Gabon, la rencontre entre le négociant gazier suisse et Marcel Abéké est loin d’être anodine. D’autant que Trafigura veut aussi faire partie de l’équation. En octobre dernier, il avait envoyé une délégation à Libreville pour prendre connaissance de l’actualité, espérant reconstruire sa position après avoir été rejeté par Carlyle.
