Géorgie : le parlement vote en faveur d’une loi controversée, des milliers de manifestants protestent

Géorgie : le parlement vote en faveur d’une loi controversée, des milliers de manifestants protestent
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Des milliers de personnes ont manifesté mardi soir à Tbilissi, en Géorgie, après un premier vote au Parlement en faveur d’un projet de loi controversé sur les “agents étrangers”, provoquant déjà des manifestations de grande ampleur en 2023.

Les députés ont adopté une première version du projet de loi par 78 voix contre 25, permettant ainsi la poursuite du processus législatif.

Les opposants au texte, à l’origine du rassemblement, le jugent répressif et comparable à la législation russe utilisée par le Kremlin depuis des années pour persécuter les voix dissidentes.

Cette proposition a également suscité la condamnation des Occidentaux, certains y voyant une menace pour un rapprochement avec l’Union européenne, à laquelle la Géorgie souhaite adhérer.

La présidente du pays, Salomé Zourabichbili, en conflit avec le parti au pouvoir, a condamné cette décision, la qualifiant de « contraire à la volonté de la population ».

« Il s’agit d’une provocation directe, d’une stratégie russe de déstabilisation », a-t-elle déclaré.

Rassemblés devant le Parlement dans le centre de Tbilissi, des milliers de manifestants ont scandé des slogans tels que « Non à la loi russe !

La foule a bloqué l’une des principales artères de la capitale géorgienne, tandis que les policiers anti-émeutes sécurisaient les entrées du bâtiment, a constaté un journaliste de l’AFP.

Les manifestants ont tenté de bousculer la police, qui a réagi en utilisant du gaz poivré et en procédant à plusieurs arrestations, toujours selon un journaliste de l’AFP.

Dans un communiqué, le ministère géorgien de l’Intérieur a déclaré qu’un policier avait été blessé et a appelé les manifestants à « mettre fin à leurs actions illégales ».

“Nous, manifestants pacifiques, gagnerons, nous forcerons les laquais russes du Rêve géorgien (le parti au pouvoir, ndlr) à retirer cette loi”, avait déclaré plus tôt à l’AFP Kote Tatishvili, un étudiant.

Lutte la veille au Parlement

Lundi soir, environ 10 000 personnes avaient déjà manifesté contre ce projet de loi et la police en avait arrêté 14.

Les députés du gouvernement et de l’opposition en Géorgie en sont venus aux mains lundi lors d’un échange sur le texte, provoquant une bagarre générale dans l’hémicycle.

Si le texte est finalement adopté, les organisations qui reçoivent plus de 20 % de leurs financements de l’étranger seront contraintes de s’enregistrer comme « organisations poursuivant les intérêts d’une puissance étrangère », sous peine d’amendes.

Le gouvernement assure que cette loi apportera plus de « transparence » dans le financement des organisations mais ses détracteurs craignent qu’elle ne soit utilisée comme outil de répression contre les ONG et les médias indépendants.

L’Union européenne a demandé l’abandon du texte, estimant qu’il va à l’encontre du programme de réformes que ce pays du Caucase doit entreprendre pour avancer sur la voie de l’adhésion.

Le projet de loi actuel « éloignera la Géorgie de l’UE au lieu de la rapprocher de celle-ci », a déclaré mardi sur X le président du Conseil européen, Charles Michel.

Une première version de ce texte a été abandonnée en mars 2023 après des manifestations de protestation massives dispersées par la police à coup de gaz lacrymogènes et de canons à eau.

 
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